Quel est le métier d’expert de l’engagement des parties prenantes ?
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L’engagement des parties prenantes est un des piliers fondamentaux du projet Target Malaria. C’est un processus évolutif, inclusif qui permet au projet de conduire ses activités en toute transparence avec une forte implication des parties prenantes. Autrement dit, c’est le cadre idéal co-développement de la technologie innovante et génétique qui a le potentiel de contribuer à l’élimination du paludisme. En effet, Target Malaria, dans la vision d’un monde sans paludisme développe des technologies nouvelles visant à contrôler la transmission du paludisme à travers la réduction de la population des moustiques vecteurs en Afrique subsaharienne.
L’engagement des parties prenantes permet d’informer, de consulter, de co-construire la connaissance, de collaborer et de bâtir la technologie avec les populations, les acteurs impliqués dans les programmes, les intervenants (les ONG et OSC) et les décideurs. A cet effet, il facilite la compréhension des activités de recherche et favorise l’acceptation de la technologie finale.
Au Burkina Faso, Target Malaria est à sa deuxième phase de recherche. Après le succès de la mise en œuvre et les résultats concluants de la première phase avec le moustique mâle stérile génétiquement modifié sans impulsion génétique, l’IRSS a soumis un dossier à l’ANB et obtenu l’autorisation pour l’utilisation de la souche du moustique génétiquement modifié mâle biaisé sans impulsion génétique en milieu confiné au laboratoire. L’engagement se poursuit actuellement autour de ce moustique avec de nouvelles parties prenantes au niveau national.
Au niveau national, nous formons une équipe d’engagement chargée de co-construire et d’animer le dialogue continu avec les parties prenantes. Elles représentent une diversité et une multitude et sont reparties sur l’ensemble du territoire Burkinabé. Les parties prenantes (clés surtout) sont généralement localisées à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso mais aussi dans les autres régions du pays. Dans le cadre de l’engagement, nous échangeons avec toutes les couches et catégories de la population mais aussi dans toutes les 13 régions du pays. Elles ont des préoccupations diverses et évolutives au regard de l’actualité. Ce sont des fonctionnaires de l’administration publique et privée, des membres d’Organisations de la société civile et d’Organisations non-gouvernementales, des étudiants, des acteurs du secteur informel, des autorités religieuses coutumières et traditionnelles. C’est un ensemble mélangé parmi lequel on retrouve des parties prenantes qui n’ont aucune information sur les biotechnologies ; et d’autres qui ont des opinions marquées sur ces technologies.
Plusieurs types de formats sont utilisés pour l’engagement des parties prenantes : des rencontres face à face et du virtuel, des rencontres individuelles, avec des groupes restreints mais aussi des grandes réunions. Quand bien même nous disposons des informations sur le projet à leur donner, ces espaces d’échanges constituent pour nous des moments de donner et recevoir. Les parties prenantes ne constituent pas un terrain vierge, même pour une technologie aussi pointue et nouvelle. Elles suivent notre projet depuis 2012 pour certaines, disposent des informations et sont très intéressées de les discuter avec nous.
Mon travail de chargé d’engagement des parties prenantes est passionnant. Il est la clé qui ouvre la porte de tous les bureaux, de tous les lieux de travail et sur tout le territoire Burkinabé. Je fais des rencontres enrichissantes, j’apprends beaucoup sur mon pays et mes compatriotes tout en étant fier de travailler pour la cause de l l’élimination du fléau le plus meurtrier du Burkina Faso et de l’Afrique. Je suis très confiant d’y arriver grâce à la disponibilité et la disposition des parties prenantes aspirant un jour à un pays, un continent sans paludisme.
Toutefois, certaines parties prenantes manquent toujours d’informations correctes avec la désinformation accrue souvent propagée sur les réseaux sociaux. Notre engagement est d’être présents et disponibles pour fournir des informations correctes sur le projet, sur le paludisme, sur les moustiques. Je suis convaincu de l’impact du travail de mon équipe qui informera les parties prenantes et accélèrera les efforts visant l’élimination du paludisme dans mon Pays.