Journée internationale de la jeunesse : l’innovation pour éradiquer le paludisme
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Le 12 août, nous célébrons la Journée internationale de la jeunesse, qui donne une occasion de reconnaître et de donner la voix aux jeunes, de souligner leurs actions et leurs initiatives. Ce jour-là, nous célébrons tous les jeunes ambassadeurs, chercheurs, travailleurs sanitaires et défenseurs qui sont proéminents dans leur action pour soutenir la santé publique et contribuent à la lutte pour éradiquer le paludisme.
Ces jeunes gens puisent leur motivation, dans leurs activités quotidiennes, dans leurs expériences personnelles qui sont à l’origine de leur passion pour leur travail. Personnellement, j’ai été encouragée à rejoindre la lutte anti-paludisme car ma mère a contracté la maladie et est tombée gravement malade. Alors qu’elle n’avait qu’une simple migraine au départ, son état s’est rapidement détérioré avec de la fièvre et des vomissements. Heureusement, ma mère s’est rétablie grâce à une intervention et des soins rapides, mais je me suis rendue compte, par ce biais, de la menace qu’incarne toujours cette maladie évitable et qu’on peut traiter.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, rien qu’en 2019, 229 millions de cas de paludisme ont été dénombrés et 409 000 décès sont imputés à cette maladie. La région africaine dans laquelle je vis continue à supporter une part bien trop importante du fardeau mondial du paludisme, puisqu’elle compte 94 % de tous les cas et des décès dus à la maladie. Je pense que ma génération détient le potentiel de transformer ces statistiques et que nous, la jeunesse d’aujourd’hui, avons un rôle important à jouer pour mettre fin une fois pour toutes à cette maladie mortelle. Je crois aussi que pour gagner ce combat et garder une longueur d’avance sur le parasite du paludisme, il est primordial d’investir dans la recherche et des stratégies innovantes.
Voilà pourquoi je suis enchantée de travailler pour Target Malaria et d’avoir l’opportunité de rejoindre la lutte contre cette maladie évitable et qu’on peut traiter, aux côtés d’autres chercheurs, jeunes et en début de carrière. Notre travail vise à développer et à partager des outils innovants de lutte anti-vectorielle qui soient complémentaires des efforts actuels pour mettre fin au paludisme. Nous sommes basés dans 11 institutions de recherche au Burkina Faso, au Cap Vert, au Ghana, en Italie, au Mali, en Ouganda, au R.-U. et aux États-Unis et notre recherche couvre différents domaines d’expertise dont l’entomologie, la biologie moléculaire, l’anthropologie, les sciences sociales, la modélisation mathématique et la génétique. Nos compétences, nos cultures et nos sites géographiques sont uniques, mais nous avons en commun le même but : mettre fin au paludisme.
Cette année, nous avons participé à la campagne mondiale « Tirer un trait sous le paludisme » du mouvement Zéro Palu, avec un accent mis sur la jeunesse, afin de sensibiliser à la menace toujours incarnée par cette maladie mortelle et de partager nos travaux pour contribuer à faire en sorte que le paludisme ne soit plus qu’un mauvais souvenir. À nos côtés, d’autres jeunes de toute l’Afrique et du monde entier se rassemblent pour réclamer de nouvelles mesures afin de mettre fin au paludisme en l’espace d’une génération.
Alors que les progrès dans la lutte contre le paludisme continuent à stagner, et l’impact de la pandémie de COVID-19 actuelle risque de remettre en cause les progrès réalisés à travers le monde, il serait crucial de continuer à soutenir la recherche pour intensifier la lutte contre cette maladie mortelle. En qualité de jeune chercheur et en tant que femme travaillant aux côtés d’autres chercheurs internationaux, je suis fière de pouvoir contribuer à cette lutte qui passe par le développement de solutions innovantes pour la lutte anti-vectorielle. Alors que nous célébrons la Journée internationale de la jeunesse, le nombre croissant de jeunes gens qui s’impliquent dans les questions de santé par le biais de stratégies innovantes et de recherche de pointe me rend optimiste que nous pouvons espérer qu’un jour, le paludisme et les autres maladies qui ravagent le monde actuellement n’auront plus leur place.