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Célébration de la Journée mondiale de la Santé

posté 7th avril 2021 par Dr. Agapitus Kato

Le 7 avril, nous célébrons la Journée mondiale de la Santé. Depuis 50 ans, cette journée a mis en lumière des questions importantes telles que la santé mentale, le rôle des infirmiers, infirmières et sages-femmes et l’importance de la couverture santé universelle. Cette année, la « Construction d’un monde plus équitable, plus sain » est le thème choisi pour cette journée. Comme la pandémie de COVID-19 l’a montré, les disparités sont trop importantes entre ceux qui peuvent vivre en bonne santé et accéder aux soins et les autres qui ne le peuvent pas. C’est entièrement dépendant de la situation dans laquelle les enfants viennent au monde, grandissent, l’endroit où ils vivent et dans quelles conditions ils travaillent une fois arrivés à l’âge adulte. En cette Journée mondiale de la Santé, l’Organisation mondiale de la Santé appelle à l’action afin d’éliminer les inégalités en matière de santé, et de veiller à ce que toutes les personnes puissent accéder à des soins de qualité quand elles en ont besoin, là où elles sont. 

J’ai moi-même souffert des difficultés d’accès aux traitements et diagnostics médicaux et je suis fier aujourd’hui de joindre ma voix à celle de l’OMS. Pendant mon enfance en Ouganda – un pays qui, selon les derniers chiffres du récent Rapport sur le paludisme dans le monde, supporte l’un des plus grands fardeaux dans le monde en raison du paludisme – j’ai vu de mes propres yeux ce que signifie le paludisme. Je me souviens quand ma jumelle, qui souffrait d’une forme persistante de la maladie, est tombée malade ; elle a été forcée de quitter l’école prématurément et a failli mourir. À l’époque, il y avait peu de centres de diagnostic et nous ne savions pas qu’elle souffrait d’une forme de paludisme résistant aux médicaments. Comme les mesures de prévention, p. ex. les moustiquaires, n’étaient pas distribuées partout, nous n’en avions pas à la maison.

Arrivé au lycée, j’ai contracté la tuberculose. Il n’était pas facile d’avoir un diagnostic et un traitement pour la tuberculose là où je vivais, et j’ai été forcé de manquer deux ans d’école pour me faire soigner. Cela a pris plus de six mois pour obtenir un diagnostic, et j’ai ensuite suivi un traitement prolongé avec plusieurs séjours à l’hôpital. C’était un traitement cher et difficilement abordable pour ma famille.

Ayant guéri de la tuberculose et été témoin des souffrances causées par d’autres maladies évitables, comme le paludisme, cela m’a convaincu de faire des études de médecine. Je voulais sauver des vies, comme on avait sauvé la mienne. Suite à mon master à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, j’ai ensuite obtenu un PhD en Zoologie à l’Université de Makerere en Ouganda, à l’Université de Yale aux États-Unis et à l’Université de Pavia en Italie.

J’ai également participé aux campagnes de promotion comme celles du CDC/OMS STOP à la Polio et à la Rougeole au Ghana et en Éthiopie.

Chercheurs au laboratoire de l’Uganda Virus Research Institute (UVRI) d’Entebbe, Uganda

Je suis maintenant chercheur et Responsable pour l’entomologie au projet Target Malaria en Ouganda à l’Uganda Virus Research Institute. Par le biais de mon travail, j’ai bien appris à connaître les vecteurs de maladie et les interactions hôte-pathogène. Mes études m’ont amené à réaliser l’importance de la recherche de nouvelles méthodes biologiques pour la lutte contre les maladies vectorielles.

Bien que l’accès à des services de santé efficaces se soit maintenant amélioré en Ouganda, où une campagne nationale de distribution de moustiquaires est en cours et une palette de médicaments antipaludiques efficaces est disponible gratuitement, il reste beaucoup de travail à accomplir.

L’Ouganda représente toujours 5 % des cas de paludisme dans le monde et cette maladie reste la principale cause de décès, surtout chez les enfants. Une approche efficace et concertée pour vaincre le paludisme est nécessaire.

Outre des systèmes de santé plus robustes et des investissements pour assurer un accès plus équitable au diagnostic et au traitement du paludisme et la plus large adoption de moustiquaires et médicaments, le développement en parallèle de nouveaux outils de lutte anti-vectorielle, comme celui faisant l’objet de la recherche Target Malaria, pourrait contribuer à renforcer la lutte contre cette maladie mortelle.

En cette Journée mondiale de la Santé, joignez-vous à l’appel en faveur d’un monde meilleur, plus juste et plus sain. Une très bonne Journée mondiale de la Santé à tous ceux qui ont dédié leur vie et leur carrière à la lutte contre ces maladies faciles à prévenir !