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Mise à jour de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016–2030 de l’OMS

posté 3rd mars 2021 par Haida Wandaogo

On January 28th 2021 representatives from malaria-affected countries, partner organisations and Le 28 janvier 2021, les représentants de pays affectés par le paludisme, d’organisations partenaires et d’autres parties prenantes se sont réunis à l’occasion d’un forum virtuel de l’OMS pour communiquer leurs perspectives et leurs commentaires sur la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016–2030. Depuis son adoption en 2015, la stratégie a permis d’encadrer et d’épauler ceux qui luttent contre le paludisme et œuvrent pour l’élimination de la maladie.

Comme c’est souligné dans le récent Rapport sur le paludisme dans le monde, les progrès réalisés sur la voie des objectifs stratégiques ont été mitigés. Bien que des progrès aient été accomplis au regard des étapes d’élimination du paludisme et pour éviter que la maladie ne reprenne pied dans les pays, les cibles de réduction d’au moins 40 % des taux de mortalité mondiale et des taux d’incidence des cas de paludisme ont pris du retard.


Tableau 1. Objectifs, étapes et cibles pour la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030

Afin d’inverser cette tendance et d’atteindre les objectifs fixés pour 2030, les principaux intervenants, dont le Dr. Pedro Alonso, Directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS, ont appelé à l’action de façon urgente et concertée à tous les niveaux. Tous les discours ont beaucoup insisté sur le besoin d’innovation et d’investissement dans la recherche et développement pour gagner la bataille contre le paludisme. Le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur-Général de l’OMS, a noté que des outils plus performants étaient nécessaires pour « les contextes difficiles dans lesquels le paludisme sévit ».

Le Dr. Alonso a insisté sur le rôle essentiel de la recherche et développement dans le contexte de l’essor de l’urbanisation et de la résistance croissante aux médicaments anti-paludiques actuels dans les zones où la maladie est endémique. Il a ajouté que, bien que les outils existants aient réussi à avoir un impact, en déployer plus ne suffirait pas à stopper la maladie ; de nouveaux outils doivent donc être développés pour compléter le travail réalisé, dans le cadre d’une approche multisectorielle pour inverser la dynamique actuelle de stagnation des progrès.

Lors du webinaire, on a également entendu s’exprimer des personnels de santé qui travaillent sur le terrain, comme Luseshelo Simwinga, une sage-femme basée au Malawi ; elle a évoqué les obstacles que doivent surmonter de nombreuses femmes enceintes pour obtenir un traitement prophylactique contre le paludisme, ainsi que les difficultés liées à la distribution du traitement dans les zones rurales à faible densité de population.

Le Dr. Dyann Wirth, Présidente du Groupe consultatif sur la politique de gestion du paludisme (MPAG) de l’OMS, a appelé la communauté de lutte anti-paludique à « repenser » le paludisme, en mettant l’accent sur ceux qui se battent sur le terrain. Elle a souligné la nécessité d’adopter une approche qui ne soit pas « universelle » mais plutôt sur mesure, en encourageant l’innovation dans les pratiques et la recherche et développement afin de développer de nouvelles stratégies pour lutter contre la maladie.

Les principes de la stratégie d’origine ont été actualisés pour intégrer « l’appropriation et le leadership des pays » en mettant l’accent sur la participation des communautés et pour souligner l’importance d’un système de santé résilient capable d’assurer le succès de l’intervention anti-paludique. Sur les six principes actualisés de la Stratégie technique mondiale, le quatrième met en avant l’importance de l’innovation, en notant le besoin d’encourager et de financer « l’innovation en matière d’outils et d’approches de mise en œuvre […] pour permettre aux pays de maximiser leurs progrès sur la voie de l’élimination. »

S’adressant à la communauté de lutte anti-paludique, le Dr. Ghebreyesus a déclaré que même si les objectifs de la stratégie pour 2030 seraient difficiles à atteindre, les pays où le paludisme est endémique et leurs partenaires doivent rester fermes dans leur engagement à l’égard de ces objectifs : « Aucune de ces difficultés n’est simple à surmonter, mais elles ne sont pas insurmontables ». 

La Stratégie technique mondiale 2016-2030 entièrement révisée, y compris les contributions de toutes les parties prenantes, sera publiée en juin 2021.

1. Organisation mondiale de la santé (2015). Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030. https://apps.who.int/iris/handle/10665/176712