Exploiter l’innovation pour cibler le paludisme en cette Journée mondiale de la lutte contre le paludisme
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Le paludisme est l’une des maladies les plus anciennes au monde, mais aujourd’hui encore, chaque minute, il coûte la vie à un enfant. En cette Journée mondiale de la lutte contre le paludisme, nous appelons les dirigeants mondiaux à lutter pour ce qui compte et à contribuer à la reconstitution complète du Fonds mondial. Un Fonds mondial entièrement reconstitué nous permettrait d’exploiter l’innovation pour sauver plus de vies et de maximiser son impact afin de nous rapprocher encore de l’éradication du paludisme.
Chez Target Malaria, nous sommes fiers de tirer parti de l’innovation sur les différents piliers de notre projet. Nous développons des approches novatrices en biologie moléculaire, en entomologie et en génétique, ainsi qu’un nouveau corpus de travaux sur l’engagement des parties prenantes, nous créons des outils de communication scientifique pratiques, nous construisons des insectariums de pointe en Afrique, nous partageons nos recherches avec les communautés rurales en Afrique, et nous établissons des partenariats multidisciplinaires, multiculturels et internationaux avec des établissements de recherche en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord.
Favoriser l’innovation dans le domaine des technologies génétiques
Target Malaria encourage l’innovation dans le domaine des technologies génétiques qui pourraient être utilisées pour contribuer à l’élimination du paludisme. Récemment, nous avons publié les résultats entomologiques du premier lâcher de moustiques génétiquement modifiés en Afrique, qui a eu lieu en 2019 dans l’ouest du Burkina Faso, dans Nature Communications. Les enseignements tirés de cet article ouvrent la voie à l’objectif à long terme de développer et de partager un moustique génétiquement modifié utilisant la technologie d’impulsion génétique en vue de contribuer à l’éradication du paludisme.
Dans le même temps, l’équipe de Target Malaria Ghana mène des recherches innovantes pour aider à mieux comprendre les réseaux écologiques habités par Anopheles gambiae, l’un des principaux vecteurs du paludisme. La recherche étudie les relations écologiques d’An. gambiae avec d’autres espèces présentes dans la communauté, y compris ses compétiteurs larvaires, ses prédateurs adultes et les espèces végétales qu’elle peut aider à polliniser.
L’année dernière, les scientifiques de Target Malaria travaillant à l’Imperial College et à Polo GGB ont démontré avec succès que les moustiques à impulsion génétique étaient capables de réduire les populations de moustiques porteurs du paludisme dans des environnements de laboratoire imitant les environnements naturels. Un article a été publié à ce sujet dans Nature Communications. Il s’agit d’un jalon important dans l’approche progressive de Target Malaria visant à développer une technologie innovante de lutte contre le paludisme en complément des outils existants.
La modélisation mathématique joue un rôle important à la fois dans notre projet et dans le domaine de la recherche sur l’impulsion génétique : elle aide à guider la recherche en laboratoire et à prédire la corrélation entre les performances en laboratoire et l’impact escompté sur le terrain. L’année dernière, nous avons utilisé la modélisation mathématique pour étudier comment les différences de séquences entre les populations peuvent être utilisées pour limiter la propagation d’une impulsion génétique ; comment les différences de séquences au sein d’une même population sur différentes années peuvent être utilisées pour estimer le nombre de moustiques ; les conditions dans lesquelles une impulsion génétique est censée supprimer ou éliminer une population cible ; et les conditions dans lesquelles la résistance à une impulsion génétique est susceptible d’évoluer.
Approches innovantes en matière de communication et d’engagement des parties prenantes
Parallèlement aux travaux menés sur les technologies génétiques innovantes, nos équipes d’implication des parties prenantes étudient de nouvelles façons de communiquer et de dialoguer avec les communautés locales.
Nos responsables de la communication ont utilisé des microprogrammes pour mobiliser les communautés rurales au Ghana et en Ouganda. Ceux-ci impliquent l’utilisation de mégaphones portables et de haut-parleurs communautaires pour diffuser des informations sur la recherche, la portée des travaux engagés et les activités de Target Malaria dans les environs, telles que les collectes de moustiques. Nos équipes ont également utilisé le théâtre en tant qu’outil de communication pour présenter le projet et partager des informations sur les nouvelles phases de notre travail au Burkina Faso et au Mali, comme l’explique cet article récemment publié dans Nature.
Nos équipes d’engagement des parties prenantes ont également innové dans le domaine du langage, en créant un glossaire pour communiquer avec les communautés rurales en Ouganda, au Burkina Faso et au Mali et leur fournir des détails sur nos recherches. Comme Target Malaria travaille dans différents pays et cultures, l’établissement d’un dialogue significatif avec les parties prenantes nécessite parfois de surmonter des défis linguistiques, et notamment de traduire la terminologie scientifique relative à l’impulsion génétique. Comme indiqué dans un article paru dans le Malaria Journal, nos équipes ont travaillé avec des communautés locales du Mali, du Burkina Faso et de l’Ouganda pour co-développer un glossaire commun présentant la terminologie utilisée par notre projet, en s’accordant sur des traductions dans les langues locales pour des termes tels qu’« impulsions génétiques », « manipulation génétique » et « entomologie ».
Notre vision consiste à contribuer à un monde exempt de paludisme, et nous sommes fiers d’innover à travers les différents piliers de notre projet pour atteindre cet objectif. En cette Journée mondiale du paludisme, exploitons l’innovation pour faire progresser l’équité, renforcer la résilience et mettre fin au paludisme.