Une journée dans la vie d’un technicien de laboratoire chez Target Malaria Ouganda

Lorsque nous pensons à la lutte contre le paludisme, les premières images qui nous viennent souvent à l’esprit sont les moustiquaires, les médicaments antipaludiques et les campagnes de santé publique. Cependant, dans les coulisses, les scientifiques font également partie des personnes qui travaillent sans relâche contre le paludisme. Leur travail consiste notamment à comprendre les moustiques, qui sont vecteurs du paludisme et le transmettent à l’homme. Je suis technicien de laboratoire et j’ai le privilège de contribuer à l’effort visant à éradiquer le paludisme.
Ma journée commence par une vérification de routine pour m’assurer que tous les équipements de laboratoire, tels que les congélateurs, les climatiseurs et autres appareils essentiels, fonctionnent correctement. Tout en dégustant une tasse de café, je prends quelques instants pour consulter mes e-mails et y répondre. La tâche suivante sur ma liste consiste généralement à désinfecter tout le matériel de laboratoire et les surfaces de travail afin de maintenir un environnement de travail propre et sûr.
Mon rôle principal consiste à soutenir le projet en effectuant des analyses en laboratoire sur des moustiques Anopheles gambiae collectés sur le terrain et élevés dans l’insectarium. Je suis chargé de réceptionner les échantillons provenant de nos sites de terrain, de m’assurer qu’ils sont correctement étiquetés, conservés dans de bonnes conditions et systématiquement archivés dans le laboratoire en vue d’une analyse ultérieure. Enfin, je suis chargé de mettre à jour l’inventaire des échantillons dès réception des spécimens collectés sur le terrain. Le travail en laboratoire commence par l’identification morphologique des espèces de moustiques, suivie de procédures moléculaires, notamment l’extraction d’ADN et la réaction en chaîne par polymérase (PCR), afin de déterminer l’identité et la diversité des espèces sur les sites de terrain.
Ce que je préfère dans mon travail
Obtenir des résultats me procure une grande satisfaction, mais cela n’est pas toujours facile, car notre travail implique de résoudre des problèmes techniques et d’optimiser les procédures de laboratoire afin qu’elles fonctionnent comme prévu. Je découvre sans cesse de nouvelles façons de procéder en laboratoire, grâce à mon expérience et aux défis uniques qui se présentent. Chaque jour apporte quelque chose de nouveau au laboratoire ! Je trouve également très gratifiant de partager mes connaissances en formant des stagiaires et en aidant des étudiants diplômés. De plus, j’ai participé à la collecte d’échantillons de moustiques sur nos sites de terrain, une expérience que j’apprécie énormément.
Comment devenir technicien de laboratoire ?
Une véritable passion pour les sciences de la vie, ainsi qu’une grande imagination, de la curiosité et de la patience sont essentielles pour quiconque souhaite se lancer dans ce domaine. Personnellement, j’ai saisi toutes les occasions qui se présentaient pour trouver un mentor, assister à des conférences scientifiques et participer à des groupes de discussion. Un tournant dans ma carrière a eu lieu lors d’une journée d’orientation professionnelle organisée dans mon lycée. J’ai été profondément inspiré par un conférencier invité de l’Institut de recherche sur les virus de l’Ouganda, où j’ai aujourd’hui le privilège de travailler, qui a parlé du rôle essentiel que jouent les techniciens de laboratoire dans l’avancement de la recherche, la découverte de médicaments et le développement de produits. J’ai travaillé dur pour entrer à l’université et me spécialiser en biochimie afin de réaliser mon rêve de mieux comprendre et résoudre les problèmes de santé mondiaux en tant que technicien de laboratoire.
L’avenir de la technologie de laboratoire
Les techniciens de laboratoire sont directement impliqués dans la lutte contre le paludisme en renforçant et en contribuant aux capacités locales afin de confirmer avec certitude l’identité moléculaire et la diversité des moustiques vecteurs du paludisme sur nos sites d’intervention. Ils participent activement à la recherche visant à développer de nouveaux outils destinés à réduire la transmission du paludisme. Les techniciens de laboratoire jouent également un rôle dans le diagnostic responsable et précis de l’infection paludique, ce qui facilite la prise en charge appropriée de la maladie et prévient le développement de résistances, tout en préservant la pertinence et l’utilité des médicaments dans la lutte contre le paludisme.
L’avenir des sciences de laboratoire réside dans l’automatisation. Nous assistons déjà à des avancées telles que les systèmes automatisés d’extraction d’ADN et le pipetage robotisé. Le rôle de l’intelligence artificielle devient également de plus en plus important. Je pense que la technologie de laboratoire continuera à gagner en importance et à jouer un rôle essentiel dans la réponse aux défis mondiaux en matière de santé.


