Renforcer les communautés dans la lutte contre le paludisme : Réflexions des conférences de recherche Gordon
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Salutations de Barcelone ! Comme assistant principal SE de Target Malaria Burkina Faso, j’ai récemment eu le privilège de participer à la prestigieuse Conférence de recherche Gordon sur le paludisme à Casteldefells, en Espagne. Cet événement a rassemblé des experts et des chercheurs du monde entier pour discuter des dernières avancées dans la lutte contre le paludisme, une maladie dévastatrice qui affecte des millions de vies, en particulier en Afrique. Au cours de la conférence, j’ai eu l’occasion de présenter mes recherches sur les motivations et les attentes qui poussent la communauté à participer à la recherche entomologique.
Dans ce blog, je partage quelques idées et réflexions clés de la conférence et je mets en lumière le rôle crucial que jouent les communautés dans la lutte contre le paludisme :
Le Dr Nourou Barry fait une présentation à la Gordon Research Conference.
- Impliquer les communautés locales : Les initiatives de contrôle du paludisme ne peuvent réussir sans l’implication active des communautés locales. Depuis 2012, Target Malaria travaille main dans la main avec les habitants de Bana, un village de l’ouest du Burkina Faso, sur diverses activités de recherche sur les moustiques. Ces collaborations impliquent des collectes, des lâchers et des recaptures de moustiques, dans le but de développer des solutions innovantes pour lutter contre le paludisme en Afrique en utilisant des technologies de modification des moustiques.
2. Explorer les motivations et les attentes : L’objectif de ma recherche présentée lors de la conférence était d’explorer les motivations qui poussent les membres des communautés de ces villages à participer aux activités de recherche entomologique de Target Malaria. Grâce à une approche qualitative impliquant des entretiens approfondis et des groupes de discussion, nous avons recueilli des informations précieuses auprès de 85 personnes de la communauté. L’analyse des données a révélé cinq grandes catégories de motivations : renforcer la protection domestique contre les moustiques et le paludisme, contribuer à un monde futur débarrassé de la maladie, acquérir des connaissances et des compétences, obtenir une compensation financière et conférer un prestige social au village.
Rencontre avec les parties prenantes dans un village du Burkina Faso
3. Une mosaïque complexe de motivations : Notre étude a mis au jour une fascinante mosaïque de motivations qui sous-tendent la participation de la communauté à la recherche entomologique. Bien que les individus aient exprimé leurs motivations de différentes manières, nous avons découvert un ensemble cohérent de facteurs à l’origine de leur engagement. De nombreux membres de la communauté étaient motivés par le désir de protéger leurs familles et leurs proches du fardeau du paludisme. Leur participation était alimentée par une vision commune d’un avenir sans paludisme, où les générations à venir seraient épargnées par cette maladie implacable. En outre, les membres de la communauté ont vu dans la participation une occasion d’acquérir des connaissances et de développer des compétences qui pourraient être bénéfiques à la fois pour eux-mêmes et pour leur communauté. En outre, la fierté communautaire et le désir de prestige social sont apparus comme des facteurs significatifs, les participants reconnaissant l’importance de la contribution de leur village à la recherche scientifique et au bien commun.
Un chef de communauté s’adresse à l’équipe d’engagement des parties prenantes de Target Malaria au Burkina Faso.
- Renforcer l’autonomie des communautés pour un plus grand impact : Les résultats de nos recherches mettent en évidence les multiples facettes de la participation des communautés à la recherche entomologique et aux activités de lutte antivectorielle. Il est essentiel que les programmes de lutte contre le paludisme reconnaissent et prennent en compte ces motivations lorsqu’ils cherchent à impliquer les communautés. En comprenant les attentes et les aspirations des membres de la communauté, les initiatives peuvent être adaptées pour créer un sentiment d’appropriation et d’autonomisation chez les participants.
- Mobiliser la participation locale : Pour aller de l’avant, une connaissance détaillée des attentes de la communauté devrait servir de base à la mobilisation de la participation locale aux activités de recherche sur le terrain. Cela nécessite une approche collaborative et inclusive qui respecte les perspectives et les besoins de la communauté. Lorsque les communautés sont activement engagées et reconnues comme des partenaires égaux dans la lutte contre le paludisme, les initiatives de recherche deviennent plus efficaces et plus durables.
Village de Bana, Burkina Faso
La participation aux Gordon Research Conferences a été une expérience enrichissante qui m’a permis de partager les précieux enseignements tirés de l’étude des motivations des communautés dans la recherche entomologique. Le dévouement et l’engagement des habitants de Bana, au Burkina Faso, témoignent de la puissance de l’engagement communautaire dans les efforts de lutte contre le paludisme.
Je suis reconnaissant d’avoir eu l’occasion de présenter mes recherches lors de ces conférences. J’espère que ce travail inspirera d’autres explorations et encouragera les chercheurs et les organisations à faire de l’engagement communautaire la pierre angulaire de leurs stratégies de lutte antivectorielle.
Alors que nous nous efforçons de lutter contre ce problème de santé mondial, n’oublions pas que l’autonomisation des communautés et la promotion de collaborations fructueuses sont des étapes essentielles sur la voie du codéveloppement dans le domaine de la recherche.
Ensemble, nous pouvons faire des progrès significatifs vers un monde libéré du fardeau du paludisme, garantissant un avenir plus sain et plus radieux pour tous.