Comment faire avancer l’évaluation des risques environnementaux de l’impulsion génétique pour le paludisme lorsque cela n’a jamais été fait auparavant

Publié dans Malaria Journal ce mois-ci, « Recommendations for environmental risk assessment of gene drive applications for malaria vector control » (Recommandations pour l’évaluation des risques environnementaux des applications de l’impulsion génétique pour la lutte contre les vecteurs du paludisme) est un rapport de réunion que j’ai rédigé avec neuf autres experts de Target Malaria et 11 experts externes issus de disciplines multiples.

La première étape de l’ERE était la « formulation du problème » qui consistait à définir les effets néfastes et dangers potentiels liés aux lâchers expérimentaux simulés de moustiques porteurs d’une impulsion génétique basé sur la modification du gène doublesex en Afrique occidentale. Cela nous a permis de développer 46 « trajectoires » décrivant la chaîne d’événements de cause à effet qui pourraient donner lieu à de potentiels effets néfastes après un lâcher de moustiques.

Recommandations liées à l’engagement :

• L’importance de l’inclusion d’un large éventail d’experts pour élaborer des directives qui spécifient qui impliquer, quand les impliquer et pourquoi, dans l’ERE pour l’impulsion génétique. (Première recommandation)
• La nécessité de faire appel à un vaste éventail d’experts dans le domaine de l’engagement pour la formulation du problème. (Quatrième recommandation)
• La nécessité de faire contribuer les parties prenantes à l’élaboration de plans de scénarios et de représentations par modèles dans l’ERE pour les applications d’impulsion génétique. (Septième et huitième recommandations)
• L’intégration d’un engagement inclusif et efficace dans le cadre plus large de la gouvernance en matière d’impulsion génétique. (Neuvième recommandation).

Recommandations visant à promouvoir la mise en œuvre technique de l’ERE pour l’application de l’impulsion génétique :

• En quoi la définition du terme « Organisme cible » dans le contexte d’un complexe d’espèces, comme An. gambiae s.l., nécessite une considération plus nuancée que pour les autres applications OGM. (Deuxième recommandation)
• L’importance d’utiliser une formulation du problème fondée sur la protection d’objectifs mesurables spécifiques pour la santé et l’environnement. (Troisième recommandation)
• Le recours au concept de « scénarios les plus défavorables réalistes » comme point de départ de l’ERE. (Cinquième recommandation)
• L’importance d’utiliser une série de comparateurs, allant des taux de génotype au type d’intervention, de sorte que le risque puisse être replacé dans son contexte. (Sixième recommandation)
• L’intérêt d’adopter des approches tant probabilistes que qualitatives dans l’ERE pour les applications d’impulsion génétique. (Septième recommandation)
• L’importance de développer des réseaux d’interactions pour l’évaluation des risques écologiques qui ont été fondés tant sur des considérations biologiques que sur les valeurs des parties prenantes. (Huitième recommandation)

Même si la première recommandation s’adresse aux personnes chargées de produire des directives sur l’ERE, comme les décideurs tels que les autorités de réglementation nationales ou les responsables politiques dans les gouvernements ou les agences internationales, les huit autres recommandations dans le rapport sont pertinentes pour les développeurs, les décideurs et les responsables politiques.

J’espère que ces recommandations pourront contribuer au développement global et à l’évaluation réussie de l’impulsion génétique, et à des solutions innovantes en général pour la lutte contre les vecteurs du paludisme.