Une double perspective sur le ciblage des vecteurs du paludisme
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Target Malaria travaille avec huit institutions partenaires dans six pays, notamment au Burkina Faso et en Ouganda. Deux de nos collègues de ces pays ont récemment fait part de leur point de vue sur leur travail dans un article publié par l’Outreach Network for Gene Drive Research. L’Outreach Network sensibilise à la valeur de la recherche l’impulsion génétique pour le bien public, en rassemblant des chercheurs de différents groupes à travers le monde.
Angella Nakamaanya, assistante insectarium, Uganda Virus Research Institute (UVRI)
«Le paludisme devient de plus en plus résistant aux méthodes de contrôle actuelles et réapparaît dans de nombreux pays. C’est extrêmement inquiétant et nous devons trouver des moyens nouveaux et supplémentaires pour lutter contre cette maladie et contribuer à créer un monde sans paludisme.»
En tant que mère de deux enfants vivant en Ouganda, je suis bien consciente des défis et de la douleur que le paludisme peut engendrer. Mes enfants ont souvent été confrontés à un paludisme persistant qui résiste aux traitements disponibles. Le paludisme a toujours été une menace présente dans notre société, et il entraîne souvent des difficultés financières pour les familles et l’absence des enfants à l’école.
La résistance des parasites du paludisme aux médicaments antipaludiques actuels a suscité mon désir de mieux comprendre la biologie et le comportement des moustiques anophèles, qui sont les vecteurs du paludisme. En travaillant avec Target Malaria en tant qu’assistante à l’insectarium, j’ai découvert que le paludisme pouvait être géré en s’attaquant à sa cause première : le moustique anophèle. À l’insectarium, nous étudions le comportement de ces moustiques et collectons des données pour informer le développement de technologies génétiques innovantes visant à réduire la transmission du paludisme. Ces technologies pourraient être utilisées comme outil complémentaire aux interventions existantes actuellement déployées en Ouganda et dans d’autres pays où le paludisme est endémique.
Roger Sanou, responsable de l’exploitation de l’insectarium, Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS)
«Il est temps d’innover et de concentrer notre recherche scientifique sur l’objectif « zéro paludisme », pour une vie sûre et meilleure sans paludisme»
Le paludisme est un problème de santé publique majeur au Burkina Faso, où je vis et travaille. Au-delà de l’énorme fardeau sanitaire qu’il représente, le paludisme impose un lourd fardeau économique aux individus, aux familles et au pays tout entier. Pour faire face à ce problème, j’ai décidé de contribuer à la recherche scientifique menée pour trouver de nouveaux outils qui pourraient aider à éliminer la maladie dans mon pays, en Afrique et dans le monde entier.
Je travaille actuellement comme entomologiste et responsable de l’exploitation de l’insectarium pour Target Malaria à l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) / Centre Muraz, où j’étudie les moustiques du paludisme et supervise les opérations de l’insectarium. Nos recherches sont axées sur le développement de moustiques génétiquement modifiés qui pourraient un jour être utilisés comme outil supplémentaire pour réduire la transmission du paludisme et contribuer à résoudre les problèmes croissants de résistance aux outils actuels de lutte contre le paludisme.
Angella Nakamaanya et Roger Sanou ont mis en lumière le besoin urgent d’innovation scientifique et de collaboration dans la lutte contre le paludisme. Ensemble, nous pouvons faire des progrès significatifs vers un monde où le paludisme ne représente plus une menace pour la santé et le bien-être des communautés dans le monde entier.