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Exploiter le pouvoir de la science contre le paludisme 

posté 20th octobre 2023 par Professeur Abdoulaye Diabaté

La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de participer à la réunion annuelle 2023 Grand Challenges à Dakar, au Sénégal. L’événement de cette année était particulier, puisqu’il marquait le 20e anniversaire du programme phare de subventions à la R&D de la Fondation Bill et Melinda Gates, créé en 2003 pour encourager les chercheurs à « penser de manière ambitieuse à la résolution des crises mondiales en matière de santé« . 

Dans le cadre de la réunion, j’ai participé à la table ronde intitulée « Exploiter le pouvoir de la science contre le paludisme« , animée par la journaliste indépendante Raïssa Okoï, aux côtés du Dr Ify Aniebo, chercheur principal au Centre d’excellence africain pour la génomique des maladies infectieuses (ACEGID), et de Youssou N’Dour, chanteur, auteur-compositeur, homme d’affaires et défenseur de la cause mondiale. 

La conversation a porté sur les innovations dans la lutte contre le paludisme, et plus particulièrement sur le potentiel d’outils tels que les technologies à impulsion génétique et la surveillance génomique pour lutter contre la propagation de la maladie. Mon intervention visait à mettre en lumière la menace que représente toujours le paludisme dans le monde et à souligner l’importance d’explorer de nouveaux outils de lutte contre cette maladie. 

Le professeur Abdoulaye Diabate s’exprimant lors d’un panel à la réunion 2023 Grand Challenges à Dakar, au Sénégal. 

Professor Abdoulaye Diabate speaking on a panel at the 2023 Grand Challenges meeting in Dakar, Senegal.

Dr. Ify Aniebo, Centre d’excellence africain pour la génomique des maladies infectieuses (ACEGID) et Prof. Abdoulaye Diabaté, Institut de Recherche en Science de la Santé, Target Malaria Burkina Faso pendant le panel de discussion des Grands Défis 2023 :  Exploiter le pouvoir de la science contre le paludisme. Photographie : Grands Défis. 

Le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières au monde, responsable de plus de 600 000 décès chaque année. Derrière chacun de ces décès se cachent une histoire tragique et d’immenses souffrances. Bien que de grands progrès aient été réalisés dans la lutte contre le paludisme au cours des deux dernières décennies, des problèmes tels que la résistance croissante aux insecticides et aux médicaments menacent les efforts de contrôle de la maladie. 

Comme je l’ai mentionné dans mon exposé, l’innovation naît de la nécessité. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que sans outils supplémentaires, nous ne parviendrons pas à éliminer le paludisme. Nos travaux de recherche à Target Malaria se concentrent sur le développement d’une nouvelle approche génétique qui pourrait compléter les outils existants de lutte contre le paludisme et nous aider à parvenir à un monde sans paludisme. Les technologies à impulsion génétique pourraient constituer à l’avenir une méthode durable et rentable pour contrôler la population de moustiques Anopheles gambiae, qui véhiculent et propagent le paludisme. 

Au cours de la table ronde, j’ai également souligné l’importance de l’engagement des parties prenantes dans la recherche sur l’impulsion génétique. Dans le cadre de notre travail à Target Malaria, nous nous engageons auprès de différentes parties prenantes, telles que les communautés concernées par nos recherches, afin de les aider à comprendre notre travail et de s’assurer qu’elles peuvent prendre des décisions éclairées sur les activités du projet qui se déroulent dans leur village ou leur quartier. L’engagement communautaire est un pilier essentiel de notre approche ; il nous permet d’instaurer un climat de confiance avec les communautés concernées et de répondre à leurs questions et à leurs préoccupations. 

Je suis reconnaissant d’avoir eu l’occasion de participer à ce débat éclairant aux côtés d’autres experts africains qui s’efforcent d’améliorer la connaissance et la sensibilisation du public au paludisme et de trouver des solutions pour enrayer la propagation de la maladie. Une solide boîte à outils composée d’approches complémentaires est notre meilleure chance de mettre fin au paludisme. 

Lire l’article de Outreach Network for Gene Drive Research (en anglais).