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Quels sont les facteurs géographiques qui influent sur la transmission du paludisme ?

posté 7th septembre 2022 par Dr. Abdoul Azize Millogo

Je suis heureux de partager un nouvel article que j’ai co-écrit et qui vient d’être publié dans GeoJournal. Celui-ci explore la relation entre la prévalence du paludisme et les variables géographiques dans la province du Houet au Burkina Faso.

Le paludisme est une menace permanente pour la santé au Burkina Faso, la population entière étant exposée au risque d’infection. Le paludisme reste la principale cause de consultation médicale, d’hospitalisation et de décès dans le pays. En 2020, l’OMS estimait à 12,4 millions le nombre de cas de paludisme et à 21 000 le nombre de décès au Burkina Faso.

Notre étude a révélé que les principales variables géographiques associées à la prévalence du paludisme dans la province du Houet sont les suivantes :

  • La température annuelle
  • La densité de la végétation
  • Le pourcentage d’argile dans le sol
  • La quantité totale de précipitations
  • La distance par rapport au plan d’eau le plus proche.

Les principales conclusions de l’article sont les suivantes :

  • Une densité de végétation plus élevée est liée à une transmission plus faible du paludisme. Cela peut s’expliquer par le fait qu’une végétation dense et haute empêche la propagation des Anopheles, leur fournissant un écran sur lequel ils peuvent se poser.
  • Plus la température est élevée, plus la prévalence du paludisme est faible, car le nombre de moustiques infectés diminue avec l’augmentation de la température.
  • Une forte pluviométrie engendre une transmission plus faible du paludisme. Dans une certaine mesure, les précipitations sont favorables aux moustiques, car elles alimentent les étangs et les flaques d’eau utilisés pour la reproduction. Toutefois, lorsque les précipitations sont plus importantes, les larves sont emportées par l’eau courante, ce qui réduit les risques de transmission de la maladie.
  • Une plus grande distance par rapport aux plans d’eau réduit la prévalence du paludisme. Les plans d’eau sont des sites de reproduction, et les moustiques ne s’éloignent pas du site de reproduction lorsqu’ils peuvent se nourrir. Les zones d’habitation proches de l’eau seraient exposées à davantage de moustiques que les zones plus éloignées.
  • Le type de sol a un impact sur la prévalence du paludisme, en raccourcissant ou en prolongeant la durée de vie des sites de reproduction des moustiques.

Notre étude a également identifié des foyers du paludisme dans la province du Houet. Ces observations sont cohérentes avec les recherches menées en Gambie, qui portaient sur l’importance des facteurs géographiques dans la transmission du paludisme.

Il est essentiel de développer nos connaissances des variables géographiques associées à la transmission du paludisme afin que Target Malaria puisse remplir son objectif visant à mieux comprendre le moustique Anopheles et son habitat. Les résultats de notre étude pourraient également être utilisés pour guider les programmes d’intervention contre le paludisme et améliorer leur efficacité afin de réduire la transmission du paludisme.