Dr Jonathan Kayondo

Dr Jonathan Kayondo est Principal Investigateur pour le projet Target Malaria en Ouganda. Il est aussi Chargé de recherche senior au départment d’entomologie, et occupe actuellement le poste de Directeur intérimaire du département d’entomologie de l’Institut de recherche ougandais sur les virus (UVRI).
Dr Kayondo a suivi une formation universitaire en biochimie, chimie et génétique moléculaire. Il possède une licence (B.Sc.) de l’Université de Makerere, en Ouganda et un doctorat (Ph.D.) en biologie vectorielle et génomique de l’Université de Notre Dame, États-Unis. Ses activités de recherche sont centrées sur les vecteurs de maladie et pathogènes, notamment la génétique des moustiques vecteurs du paludisme et les virus. Spécialisé en biologie vectorielle et en génétique moléculaire, Dr Kayondo concentre sa recherche sur le principal vecteur du paludisme en Ouganda, le complexe d’espèces Anopheles gambiae, ainsi que sur les vecteurs d’arboviroses, et le VIH.
« Les maladies vectorielles, notamment le paludisme et les arboviroses, continuent à poser des problèmes importants de santé publique en Ouganda. »
Ayant rejoint l’UVRI en 1996, Dr Kayondo oriente maintenant la direction scientifique de l’Institut en entomologie, dans le but de mieux connaître les populations locales de moustiques pour éclairer les stratégies actuelles de lutte anti-vectorielle et le développement d’approches alternatives venant compléter les interventions en cours. L’UVRI est un institut de recherche en santé publique financé par le gouvernement. Il conduit des études scientifiques sur les maladies transmissibles, et c’est un centre de formation et d’éducation dans des disciplines connexes. Outre la recherche dans le domaine de la santé, l’Institut participe également à l’élaboration de réglementations et politiques.
En qualité de principal scientifique, Dr Kayondo œuvre pour positionner l’UVRI en tant que centre de savoir et d’excellence pour la recherche scientifique de pointe en Ouganda. Son travail l’amène à planifier, organiser et coordonner les activités de recherche et la construction d’installations, et à constituer des équipes capables de contribuer à des projets de recherche novateurs. Il dirige à la fois les équipes des laboratoires et celles de terrain, il supervise la rénovation d’infrastructures, obtient des financements pour la recherche et apporte son soutien pour la formation et le programme de mentorat.
« En réduisant la population de moustiques vecteurs de la maladie, nous pouvons aussi contribuer à minimiser la transmission du paludisme. »
De nationalité ougandaise, Dr Kayondo est bien conscient de l’impact des maladies vectorielles, comme le paludisme. Il comprend également que les communautés locales puissent avoir des inquiétudes quant à un éventuel outil innovant de lutte anti-vectorielle s’appuyant sur la modification génétique pour réduire la transmission du paludisme. Le dialogue avec les communautés locales, pour comprendre leurs points de vue et les informer sur l’approche innovante du projet et ses activités, est essentiel au succès de Target Malaria. L’équipe de l’UVRI inclut des experts de l’engagement des parties prenantes et de la communication qui collaborent étroitement avec les communautés pour qu’elles soient bien informées des objectifs du projet et de ses activités. Leurs retours et les savoirs locaux sont recueillis régulièrement conformément à la démarche de co-développement adoptée par le projet.
Outre sa collaboration avec Target Malaria, Dr Kayondo s’efforce d’augmenter les réseaux de développement des compétences à l’UVRI, avec trois initiatives principales :
- H3ABioNet, un consortium pour le développement d’une infrastructure et d’une expertise bioinformatiques sur le continent africain ;
- THRiVE and MUII, deux consortiums pour le développement des compétences dans le domaine de la recherche en santé dans la région et en Ouganda.
« C’est important de faire participer les scientifiques des pays où le paludisme est endémique, étant donné que les solutions sont destinées à ces pays. »
En tant que leader, Dr Kayondo sait qu’il est important pour son équipe de s’approprier leurs contributions au combat contre le paludisme. Cela facilitera aussi la mise en œuvre future de la technologie, puisque le pays aura eu un rôle à jouer dans le processus de développement. Selon lui, pour mettre toutes les chances de son côté en ce qui concerne cette technologie naissante, le continent africain doit participer à son développement et la maîtriser en même temps que ses partenaires internationaux.
Dans son travail pour Target Malaria, la gestion de l’engagement des parties prenantes représentera le plus grand défi. Les outils actuellement disponibles pour la lutte anti-paludisme ne suffisent pas, à eux seuls, pour éliminer la maladie en Afrique. Il est urgent de trouver de nouvelles technologies, et il est donc essentiel que le Dr Kayondo et son équipe soient en dialogue permanent avec les communautés locales pour s’assurer qu’elles peuvent facilement accéder aux informations nécessaires. Il leur appartiendra également de gérer les attentes des communautés lorsque la technologie sera prête à être déployée. Il s’agit d’un processus par étapes qui prendra du temps.
« Ce sera une nouvelle solution potentielle et complexe pour résoudre un problème séculaire ; elle fera intervenir de nombreuses phases diverses de développement et nécessitera de pallier aux risques avant que sa mise en œuvre puisse être envisagée. »
Ensemble, le Dr Kayondo, son équipe de l’UVRI et Target Malaria ouvrent la voie vers un monde exempt de paludisme.
Pour plus d’informations:
- Malaria must die profile: Interview avec Dr. Jonathan Kayondo et son équipe en Ouganda : https://www.malariamustdie.com/researchers-combat-mosquitoes
- Vidéo interview avec Dr. Jonathan Kayondo: https://youtube.com/FeeBxJ4DGzc
- Liste des contributions scientifiques : https://www.researchgate.net/scientific-contributions/34489751_Jonathan_K_Kayondo
- Kayondo, J., 2018. Why Africa Must Take The Lead In Advancing Malaria Innovation. The Telegraph. Disponible en ligne: https://www.telegraph.co.uk/global-health/science-and-disease/africa-must-not-wait-advances-malaria-innovation-must-pioneer/