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L’OMS recommande l’utilisation à grande échelle du vaccin anti-paludique en Afrique

posté 12th octobre 2021 par Dr Janilza Silveira Silva

Le 6 octobre, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé qu’elle recommande que le vaccin anti-paludique RTS,S/AS01 soit utilisé à grande échelle comme outil complémentaire de prévention chez les enfants en Afrique et dans d’autres régions où la transmission du paludisme à Plasmodium falciparum est modérée ou forte. Target Malaria se joint à l’Organisation mondiale de la santé, ses partenaires et ses parties prenantes pour célébrer ce moment historique dans la lutte contre le paludisme.

Le paludisme est une maladie qu’il est possible de prévenir et de traiter, mais qui continue à être responsable de plus de 200 millions de décès par an. La maladie est prévalente en Afrique, puisque le continent africain à lui seul dénombre plus de 90 % de tous les cas recensés dans le monde. La plupart de ces victimes sont des femmes enceintes, ou des enfants de moins de 5 ans.

Jusqu’à maintenant, la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent (IRS), l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide et de médicaments anti-paludiques étaient au cœur des stratégies de prévention du paludisme. Hélas, le moustique vecteur du paludisme et le parasite continuent à s’adapter et plus de 80 % des pays du monde rapportent que les moustiques résistent à au moins un insecticide ; par ailleurs, des études récentes montrent que Plasmodium falciparum a développé une résistance à une famille de médicaments cruciaux utilisés pour la protection contre le parasite. Pour relever ces défis et réussir à éradiquer le paludisme, il faut développer de nouveaux outils.

Dans ce contexte, le développement d’un vaccin anti-paludique sûr et efficace est une très bonne nouvelle. Il sert également à nous rappeler l’importance de la recherche scientifique et de l’innovation permanente dans les efforts pour éliminer le paludisme. De nouveaux outils, comme les vaccins, pourraient changer la donne dans la lutte contre cette maladie.

Si l’arrivée d’un nouveau vaccin dans la boîte à outils anti-paludisme contribuera à accélérer les progrès, l’histoire de la lutte contre la maladie nous apprend qu’aucun outil n’apportera à lui seul une solution miracle. Comme nous le rappelle le Dr. Diallo, CEO du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme :

« Si les nouvelles technologies nous aideront à progresser plus rapidement, il n’existe pas de solution miracle. Tant que nous n’aurons pas éradiqué la maladie, il nous faudra constamment innover pour garder une longueur d’avance sur la transmission. Ces interventions doivent être déployées de manière stratégique, et combinées aux mesures de prévention et de traitement actuelles du paludisme. »

Le paludisme est une maladie complexe et dynamique nécessitant une diversité d’approches qui, quand elles sont combinées, offrent la meilleure chance d’éliminer la maladie. Pour garder une longueur d’avance sur le parasite et le moustique vecteur du paludisme, une approche complémentaire nous donne les meilleures chances de succès. Le recours à une stratégie multiforme nous permettra aussi de mieux répondre aux besoins spécifiques et pluriels des différentes communautés et régions exposées aux risques du paludisme.

Le Dr Andrew Hammond, d’Imperial College London, parle des vaccins et du recours à la technologie d’impulsion génétique pour la lutte anti-paludisme au cours d’un entretien avec Lynda Kinkade, de la chaîne CNN

Dans le cadre de cette approche complémentaire, les technologies d’impulsion génétique pourraient être combinées à des outils tels que les vaccins de nouvelle génération, des médicaments innovants et des répulsifs, afin d’intégrer et de renforcer leur impact et de réduire le fardeau du paludisme. Pour vaincre le paludisme, il nous faudra utiliser la meilleure panoplie d’outils disponibles. Ce combat nécessite impérativement que les investissements cruciaux et le soutien à la recherche se poursuivent.