À quoi ressemblerait un avenir sans le paludisme ?
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Le paludisme a touché le monde entier à travers l’histoire. Selon l’OMS, cette maladie débilitante a touché, rien qu’en 2022, 249 millions de personnes et entraîné 608 000 décès, qui auraient pu être évités si la transmission avait été stoppée et si les traitements avaient été accessibles à tous.
L’impact du paludisme va au-delà des considérations sanitaires : ses répercussions façonnent l’économie du continent africain, où on dénombre 95 % des cas et 94 % des décès. Les conclusions d’une étude récente d’Oxford Economics Africa soulignent le fardeau économique de la maladie et les gains qui pourraient découler de l’élimination du paludisme. La réalisation de l’objectif de développement durable (ODD) consistant à réduire de 90 % l’incidence des cas d’ici à 2030 pourrait se traduire par une amélioration de 142,7 milliards de dollars du produit intérieur brut (PIB) des pays où le paludisme est endémique ; le commerce international devrait quant à lui bondir de 80,7 milliards de dollars au cours de la même période.
Investir dans l’éradication du paludisme pourrait avoir un impact significatif sur les perspectives économiques des pays touchés et de leurs partenaires commerciaux.
Le paludisme a un effet disproportionné sur les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, qui représentent 80 % des cas enregistrés. En 2022, 12,7 millions de femmes enceintes ont contracté le paludisme dans la région Afrique de l’OMS. La grossesse affecte l’immunité d’une femme, la rendant plus vulnérable au paludisme, à l’anémie sévère et à d’autres complications médicales aux conséquences dramatiques pour la mère et l’enfant à naître.
L’élimination du paludisme permettrait d’éviter 10 000 décès maternels chaque année.
Le paludisme a un impact particulier sur les enfants d’âge scolaire. Au Malawi, 50% de l’absentéisme évitable est lié à la maladie, les crises de paludisme pouvant se traduire par 2,4 à 6,5 de jours d’absence à l’école. En outre, les jeunes filles sont souvent obligées de rester à la maison pour s’occuper des membres de la famille malades ou de leurs jeunes frères et sœurs.
La réduction de la transmission du paludisme permettrait d’augmenter le nombre de jeunes femmes capables de fréquenter régulièrement l’école et de terminer leurs études.
Pour les adultes actifs, contracter le paludisme signifie s’absenter du travail et payer de sa poche les frais de traitement. L’obligation de s’occuper des membres de la famille touchés par la maladie peut entraîner une perte financière à un moment où l’accès au traitement est essentiel. Dans notre série « Voix du terrain », vous pouvez écouter le témoignage de nos parties prenantes sur la manière dont le paludisme affecte leur communauté.
L’élimination du paludisme permettrait aux ménages africains de se libérer du fardeau financier que représente la maladie, ouvrant ainsi la voie une meilleure qualité de vie.
Vivre sans paludisme et l’effet bénéfique attendu sur les femmes enceintes, les enfants d’âge scolaire et la population active est une source d’espoir qui doit nous inciter à rester déterminés pour vaincre la maladie. Nous attendons avec impatience cet avenir sans paludisme, un avenir dans lequel le continent africain sera à l’abri de cette maladie et débarrassé de ses conséquences désastreuses sur l’économie et la société.