L’AUDA-NEPAD lance la deuxième édition du rapport APET sur les impulsions génétiques pour la lutte contre le paludisme et son élimination


L’Union africaine (UA) a reconnu le potentiel de la technologie d’’impulsion génétique, a approuvé son développement et a mis en place un panel de haut niveau en 2017 pour favoriser un environnement propice à la recherche, à l’élaboration de cadres réglementaires et à l’engagement des parties prenantes dans l’ensemble des États membres de l’Union africaine, tout en garantissant une approche collaborative de la lutte continue contre le paludisme.
Avec le soutien de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), l’Union africaine a publié son premier rapport APET en 2018, qui note que, bien que les interventions existantes de lutte contre les moustiques aient considérablement réduit le fardeau du paludisme en Afrique, de nouvelles interventions complémentaires sont absolument nécessaires pour faire tendre le fardeau résiduel vers zéro et, à terme, parvenir à l’élimination du paludisme sur le continent. Les pays africains ont été exhortés à investir dans le développement et la réglementation de la technologie d’impulsion génétique, dont l’application la plus importante et la plus urgente sera la lutte contre le paludisme et son élimination.
À cette fin, l’Union africaine (UA) a tenu un sommet à Addis-Abeba du 10 au 15 février 2025, au cours duquel l’AUDA-NEPAD a organisé un événement de lancement du 2ème rapport de l’APET. Le rapport fournit des informations très utiles sur les outils de lutte contre les vecteurs basés sur la génétique en général et sur l’impulsion génétique en particulier.
La 2ème édition du rapport APET comprend 9 sections qui transmettent des messages pour informer une communauté diversifiée de parties prenantes sur les progrès et l’état actuel des efforts de recherche et de développement, avec des recommandations pour l’avancement de la technologie de l’impulsion génétique.
Recommandations stratégiques et conclusions du rapport
Le rapport met en évidence neuf recommandations stratégiques visant à faire progresser la technologie de l’impulsion génétique et à renforcer les efforts de lutte contre le paludisme en Afrique. Ces recommandations sont les suivantes :
- Évaluation des projets au cas par cas : Évaluer les projets individuels d’impulsion génétique pour garantir une analyse rigoureuse de la faisabilité, des risques et de l’alignement sur les objectifs de lutte contre le paludisme. Cette approche facilitera l’affectation ciblée des ressources et permettra d’élaborer des stratégies de gestion des risques sur mesure.
- Stratégie séquentielle, axée sur les étapes : Mettre en œuvre une stratégie progressive pour promouvoir des progrès durables, en s’appuyant sur chaque étape pour renforcer la capacité d’adaptation, gérer les risques et favoriser la confiance entre les parties prenantes. Cette approche structurée garantira le développement évolutif des applications de l’impulsion génétique.
- Élaboration d’un cadre dirigé par un consortium : Établir un consortium comprenant divers États membres de l’UA et parties prenantes afin de créer un cadre cohérent pour la mise à l’échelle et l’essai de la technologie de l’impulsion génétique. Ce consortium devrait faciliter la collaboration et la communication intersectorielles, depuis les environnements contrôlés jusqu’aux essais sur le terrain à plus grande échelle.
- Renforcer les mécanismes réglementaires et financiers : Travailler avec l’AUDA-NEPAD pour renforcer les cadres réglementaires et impliquer efficacement les parties prenantes. Établir des sources de financement durables pour soutenir la recherche et le développement en matière d’impulsion génétique, en s’inspirant des modèles réussis des initiatives mondiales.
- Promouvoir la commercialisation et l’innovation sous l’égide de l’Afrique : Créer des entités centrées sur l’Afrique pour commercialiser la technologie de l’impulsion génétique, en utilisant des structures d’actionnariat pour attirer les investissements des secteurs public et privé, créer un incubateur axé sur la transition de la recherche sur l’impulsion génétique vers des applications prêtes à être commercialisées, en encourageant les scientifiques africains à jouer un rôle de premier plan.
- Alignement sur l’Agenda 2063 de l’UA et les ODD : veiller à ce que les initiatives d’impulsion génétique s’alignent sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine et les Objectifs de développement durable des Nations unies (notamment les objectifs 3 et 17), en mettant l’accent sur la lutte durable contre le paludisme, l’adoption de technologies et le renforcement des capacités dans toute l’Afrique.
- Renforcement des capacités institutionnelles : Investir dans le renforcement des capacités afin d’améliorer les capacités techniques et réglementaires des institutions africaines. Soutenir les programmes de formation, élaborer des manuels de biosécurité complets et impliquer les communautés pour instaurer la confiance et favoriser l’acceptation de la technologie de l’impulsion génétique.
- Engagement systématique des parties prenantes : Maintenir un engagement cohérent avec les communautés, les gouvernements et les partenaires du secteur de la santé afin de mieux faire connaître les avantages potentiels de la technologie de l’impulsion génétique et de répondre aux préoccupations. Une communication transparente sera essentielle pour favoriser la compréhension et le soutien du public.
- Évaluation des risques et harmonisation de la réglementation : Assurer l’harmonisation des réglementations en matière de biosécurité dans toute l’Afrique afin de favoriser le déploiement en toute sécurité de la technologie de l’impulsion génétique. Renforcer les mécanismes d’évaluation globale des risques et de suivi post-déploiement afin de maintenir des normes de sécurité élevées.
L’APET estime que l’Union africaine peut soutenir la réalisation de l’élimination du paludisme en Afrique grâce à une approche intégrée de la gestion des vecteurs qui s’appuie sur les technologies émergentes d’impulsion génétique pour réduire la transmission du paludisme et améliorer les résultats économiques et de santé publique dans toute l’Afrique. Ce cadre permettra également à l’Afrique de se positionner en tant que leader dans le domaine des solutions de santé innovantes, en promouvant une croissance durable et une résilience contre les maladies à transmission vectorielle. Le rapport note que des efforts plus concertés sont nécessaires pour faire progresser le soutien à la recherche et au développement des impulsions génétiques en tant qu’intervention pour le contrôle et l’élimination du paludisme.
À cette fin, le rapport appelle tous les États membres de l’UA, la Commission de l’Union africaine, l’AUDA-NEPAD et les communautés économiques régionales (CER) à travailler de concert pour fournir les politiques et les cadres réglementaires, les partenariats, les ressources financières et humaines nécessaires au succès de cette technologie. Enfin, le rapport recommande que augmenter stratégies actuelles de contrôle et d’élimination du paludisme avec des impulsions génétiques présente une opportunité pour l’Afrique de renforcer ses efforts dans la lutte contre le paludisme et d’atteindre son objectif tel qu’il est envisagé dans l’agenda 2063.