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Les parlementaires africains s’unissent pour lutter contre le paludisme : lancement de la COPEMA à Accra, au Ghana

Par Divine Dzokoto

Responsable de l’engagement panafricain, Imperial College London
Target Malaria Ghana

Les 28 et 29 avril 2025, un événement historique susceptible de redéfinir la lutte contre le paludisme en Afrique a vu le lancement de la Coalition des parlementaires engagés pour l’élimination du paludisme en Afrique (COPEMA).  

Cet événement, qui s’est déroulé à Accra, au Ghana, a réuni des parlementaires de 11 pays à forte prévalence et à fort impact (HBHI), des responsables de programmes ou des représentants des programmes nationaux de lutte contre le paludisme de 14 pays africains, des acteurs de la société civile et des partenaires internationaux. Ils ont décidé de renforcer la volonté politique et de mobiliser des actions stratégiques contre la maladie la plus meurtrière du continent.  

La COPEMA a été créée à la suite d’une réunion ministérielle tenue au Cameroun en 2024. Sa mission est de parvenir à une Afrique sans paludisme. La coalition vise à donner aux parlementaires les moyens de devenir des champions de la lutte contre le paludisme, en utilisant leur influence pour promouvoir de meilleures politiques, un financement accru et une plus grande responsabilisation.  

Selon le rapport 2024 de l’Organisation mondiale de la santé sur le paludisme, l’Afrique est la région la plus touchée par la crise mondiale du paludisme, avec 94 % des cas et 95 % des décès. Rien qu’en 2023, on estime que 597 000 personnes sont mortes du paludisme en Afrique. Avec de tels chiffres, il est non seulement important, mais essentiel, d’agir de toute urgence.  

L’événement de deux jours à Accra s’est concentré sur quatre objectifs principaux : 

  • renforcer la collaboration entre les législateurs et les programmes nationaux de lutte contre le paludisme 
  • doter les parlementaires d’outils pour une plaidoyer efficace contre le paludisme 
  • valider et affiner la structure et le plan stratégique de la COPEMA 
  • lancer officiellement la COPEMA en tant que plateforme de premier plan pour l’élimination du paludisme  

Lors de la cérémonie de lancement, le Dr Michael Adekunle, PDG du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, a exhorté les législateurs africains à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le paludisme. Il a demandé aux parlementaires de demander des comptes aux gouvernements et de faire pression pour que davantage d’investissements soient consacrés à la santé publique. Il a déclaré que la lutte contre le paludisme doit être considérée comme un investissement, car si d’ici 2030, le fardeau du paludisme est réduit de 90 %, le produit intérieur brut du continent africain pourrait augmenter de 127 milliards de dollars américains. Il a engagé la COPEMA à combler les lacunes en matière de communication sur la compréhension des questions liées au paludisme parmi les politiciens et les a encouragés à considérer la lutte contre le paludisme comme un investissement à rendement substantiel.  

Au cours d’une table ronde, le Dr Muthali Lumbani, qui dirige le programme de lutte contre le paludisme au Malawi, a expliqué l’un des principaux défis auxquels son pays est confronté : le calendrier de distribution des moustiquaires. Il a fait remarquer que si la distribution de moustiquaires entraîne une baisse immédiate du nombre de cas de paludisme, les effets protecteurs s’estompent après quelques années, ce qui entraîne une résurgence des infections dès la troisième année. 

En revanche, le Dr Kezia Malm, responsable du Programme national d’élimination du paludisme (NMEP) au Ghana, a mis en avant l’approche fondée sur les données adoptée par son pays pour lutter contre le paludisme. Elle a expliqué qu’au Ghana, toutes les actions liées au paludisme sont guidées par le plan stratégique national existant, qui repose sur une stratification détaillée de la charge du paludisme. Les données sont utilisées pour identifier les types et la répartition du paludisme dans différentes régions du pays, et sur la base de ces informations, des interventions appropriées sont mises en œuvre en conséquence.  

Dans le cadre de son plan d’action pour 2025-2026, la COPEMA s’est engagée à : 

  • plaider en faveur de systèmes de santé plus solides, notamment une meilleure formation, des infrastructures et un meilleur accès aux médicaments 
  • exhorter les gouvernements à augmenter les budgets de la santé, avec pour objectif 15 % conformément à la Déclaration d’Abuja 
  • promouvoir la collaboration intersectorielle pour lutter contre le paludisme et d’autres maladies 
  • veiller à ce que la voix de l’Afrique soit entendue dans les campagnes mondiales de financement  
  • encourager les partenariats entre les gouvernements et le secteur privé. 

Le lancement de la COPEMA a été rendu possible grâce à la collaboration du Programme national d’élimination du paludisme du Ghana, d’Africa Kwanza Health Impact, de Hope for Future Generation International, du Fonds mondial, de l’Africa CDC, de l’Organisation mondiale de la santé, du Parlement panafricain et du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme

Pour plus d’informations, lisez cet article de l’Agence de presse ghanéenne.