Rapport mondial sur le paludisme 2021 : La région africaine de l’OMS figure parmi les plus durement touchées par le paludisme
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À l’heure actuelle, un enfant meurt du paludisme chaque minute, et dans presque tous les cas, cet enfant se trouve en Afrique.
Selon le dernier rapport mondial sur le paludisme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié la semaine dernière, 627 000 personnes du monde entier (pour la plupart des enfants âgés de moins de cinq ans en Afrique) sont mortes du paludisme l’année dernière, soit trois fois plus que le nombre de personnes recensées comme étant mortes du coronavirus en Afrique.
Grâce à une méthodologie actualisée utilisée pour calculer le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans, le rapport porte un regard différent sur le véritable fardeau du paludisme en Afrique. En 2020, une augmentation des cas de paludisme et des décès dus au paludisme a été enregistrée, la plupart ayant eu lieu en Afrique subsaharienne. Bien que la nouvelle méthodologie explique cette augmentation, elle ne raconte qu’une partie de l’histoire.
Le rapport souligne une convergence des menaces dans la région et celles-ci représentent un défi supplémentaire auquel se heurtent les efforts de lutte contre le paludisme. Celles-ci incluent :
- résistance aux médicaments antipaludiques en Afrique de l’Est ;
- délétions du gène HRP2 ;
- résistance des moustiques aux insecticides ;
- espèces vectrices envahissantes (Anopheles stephensi) dans la corne de l’Afrique.
Elles viennent s’ajouter à l’incertitude et aux perturbations continues causées par la pandémie de COVID-19.
Le rapport révèle que l’Afrique porte le fardeau le plus lourd du paludisme dans le monde. 95 % des cas de paludisme et 96 % des décès sont concentrés en Afrique subsaharienne, et 80 % de tous les décès dus au paludisme en Afrique sont recensés chez les enfants âgés de moins de cinq ans. Les conséquences économiques, sociales et humaines du paludisme sur le continent sont énormes, et des mesures urgentes sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie technique mondiale de l’OMS pour le paludisme à l’horizon 2030.
Depuis 2015, le rythme des progrès accomplis dans la lutte contre la maladie a stagné dans de nombreux pays fortement touchés ; en 2020, une situation déjà précaire a été aggravée par la pandémie de COVID-19.
Il y a toutefois des raisons d’être optimiste. En Afrique et dans le monde, la communauté du paludisme a fait d’énormes progrès au cours des deux dernières décennies, et 1,7 milliard de cas et 10,6 millions de décès ont été évités entre 2000 et 2020. En outre, pendant la pandémie, les pays où le paludisme est endémique, dont la plupart se trouvent en Afrique, ont réussi à éviter le pire scénario de décès dus au paludisme prévu par l’OMS.
Chez Target Malaria, nous vouons une véritable passion pour le potentiel de nouveaux outils susceptibles de faire progresser l’élimination du paludisme, et il est formidable de voir le rapport de l’OMS souligner que « l’innovation dans les interventions permettra aux pays de maximiser leur progression sur la voie de l’élimination ». Il est essentiel de poursuivre l’innovation menée en partenariat avec les communautés touchées par le paludisme et les scientifiques africains pour garder une longueur d’avance sur le moustique et le parasite du paludisme.
Au cours des dix-huit derniers mois, la pandémie a suscité une nouvelle vague d’innovations et de découvertes scientifiques. Grâce au succès des vaccins contre la COVID-19 et à la première approbation d’un vaccin antipaludique, BioNTech vise à développer le premier vaccin antipaludique à ARNm et à renforcer les centres de production de vaccins en Afrique.
Au cours de l’année écoulée, le rythme des progrès scientifiques associés à la COVID-19 m’a convaincue plus que jamais de l’importance et du potentiel de la recherche et de l’innovation au sein de la communauté du paludisme. Chez Target Malaria, nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les communautés locales africaines, les gouvernements et les autorités de réglementation pour atteindre notre objectif visant à développer de nouvelles technologies génétiques rentables et durables pour modifier les moustiques, réduire la transmission du paludisme et contribuer à un monde exempt de paludisme.