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Rapport 2025 sur le paludisme dans le monde : De nouveaux outils ont permis de sauver un million de vies l’année dernière, mais les progrès sont menacés par l’augmentation de la résistance aux médicaments antipaludiques

Par Morgane Danielou

Global Communications Manager, Imperial College London
Target Malaria UK

Le Rapport mondial sur le paludisme publié chaque année par l’OMS indique que depuis 2000, 2,3 milliards de cas de paludisme et 14 millions de décès ont été évités dans le monde, dont 1 million de vies sauvées rien qu’en 2024, et que les progrès vers les objectifs mondiaux d’élimination se sont poursuivis, 47 pays et un territoire étant désormais officiellement certifiés exempts de paludisme par l’OMS.

Malgré ces progrès, le paludisme reste toutefois un grave problème de santé mondiale, avec environ 282 millions de cas et 610 000 décès en 2024, soit environ 9 millions de cas de plus que l’année précédente. Les progrès dans la réduction des décès dus au paludisme – un objectif clé de la Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030 – restent loin d’être atteints 

La région Afrique de l’OMS continue de supporter le plus grand fardeau du paludisme, avec 11 pays représentant environ les deux tiers des cas et des décès dans le monde. Les progrès en matière de réduction du taux de mortalité lié au paludisme restent très loin des objectifs fixés. On estime que 95 % des décès liés au paludisme dans le monde ont eu lieu dans la région Afrique de l’OMS, la plupart chez des enfants de moins de 5 ans

Le Rapport mondial sur le paludisme montre que la résistance aux médicaments antipaludiques augmente et fait obstacle à l’élimination du paludisme. Le rapport met en évidence des preuves de résistance partielle aux dérivés de l’artémisinine, qui sont devenus le pilier des traitements antipaludiques après l’échec de la chloroquine et de la sulfadoxine-pyriméthamine. La résistance aux médicaments antipaludiques a désormais été confirmée ou suspectée dans au moins 8 pays d’Afrique, et il existe des signes potentiels de baisse de l’efficacité des médicaments associés à l’artémisinine. 

Les nouveaux outils recommandés par l’OMS, notamment les nouvelles moustiquaires et les nouveaux vaccins, sont de plus en plus intégrés dans les systèmes de santé au sens large. Depuis que l’OMS a approuvé les premiers vaccins contre le paludisme au monde en 2021, 24 pays ont introduit ces vaccins dans leurs programmes de vaccination systématique. La chimio-prévention saisonnière du paludisme a également été étendue et est désormais mise en œuvre dans 20 pays, touchant 54 millions d’enfants en 2024, contre environ 0,2 million en 2012. 

« Sans un solide pipeline de nouveaux outils — allant des diagnostics, vaccins et moustiquaires imprégnées de deux insecticides à la lutte antivectorielle de nouvelle génération —, nous risquons de perdre du terrain face à une maladie qui fait plus d’un demi-million de morts chaque année. Investir aujourd’hui dans la recherche sur le paludisme, c’est préserver l’avenir des communautés à travers l’Afrique », déclare Krystal Birungi, Chargée de recherche et de sensibilisation, Target Malaria Ouganda, Institut de recherche sur les virus de l’Ouganda. 

Lire le Rapport mondial sur le paludisme 2025 de l’OMS