Le nouveau programme de gestion des vecteurs en Afrique de l’Ouest définit ses objectifs en matière de lutte contre le paludisme en privilégiant l’impulsion génétique
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Les organismes régionaux ont un rôle important à jouer pour promouvoir la collaboration et l’expertise en matière de santé publique afin de lutter contre des maladies telles que le paludisme, qui coûte actuellement la vie à un enfant chaque minute. Récemment, les 15 pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont formé un nouveau programme de gestion intégrée des vecteurs visant à contrôler et à éliminer le paludisme et d’autres maladies à transmission vectorielle.
Grâce à la technologie pionnière de l’impulsion génétique, le programme de gestion intégrée des vecteurs en Afrique de l’Ouest (WAIVM) a été mis en place pour approfondir les connaissances et renforcer les capacités en matière de gestion et de réglementation de la gestion intégrée des vecteurs. La gestion intégrée des vecteurs est un processus qui consiste à coordonner la mise en œuvre d’outils de gestion des vecteurs dans les pays afin d’améliorer l’efficacité, la rentabilité et la durabilité de la lutte contre les vecteurs et les maladies.
L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) a été chargée d’assurer le secrétariat de la WAIVM, qui a mis en place un comité directeur composé de 4 techniciens travaillant sur ses thèmes clés :
- La réglementation sanitaire
- La réglementation en matière de biosécurité
- La gestion des maladies
- Le contrôle des vecteurs et l’éthique
Le lancement de ce programme a suivi la publication d’un rapport complet sur l’impulsion génétique pour le contrôle et l’élimination du paludisme par le groupe de haut niveau de l’Union africaine sur les technologies émergentes (APET) en 2018. S’appuyant sur les recommandations du rapport, l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) a identifié la CEDEAO comme région de focalisation initiale des activités de gestion intégrée des vecteurs en Afrique. Elle cherchera par la suite à étendre le programme à d’autres régions africaines.
Les représentants des États membres de la CEDEAO ont convenu de la portée et de l’approche du déploiement du programme à Accra, au Ghana, en 2017, où les discussions ont mis en évidence la nécessité d’utiliser les technologies émergentes, comme l’impulsion génétique, en vue de contribuer à l’élimination du paludisme d’ici 2030.
Depuis sa création, la WAIVM a développé un ensemble de sept lignes directrices pour guider les scientifiques qui entreprennent des activités de recherche avec des moustiques vecteurs génétiquement modifiés et les régulateurs qui pourraient examiner ces activités. Ces directives sont les suivantes :
- Directives pour l’importation, l’exportation, le transfert, la manutention, l’étiquetage et le stockage de moustiques génétiquement modifiés ;
- Directives relatives aux installations de confinement pour l’expérimentation sur des moustiques génétiquement modifiés ;
- Directives pour les comités institutionnels de biosécurité ;
- Directives sur la conformité, la surveillance et l’inspection des activités impliquant des moustiques génétiquement modifiés ;
- Guide pour l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés ;
- Directives éthiques pour l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés ;
- Analyse des risques liés aux essais et au déploiement de moustiques génétiquement modifiés.
Dans la mesure où l’impulsion génétique est une technologie émergente et innovante, le programme WAIVM a un rôle important à jouer afin de promouvoir l’expertise et le partage des connaissances sur la réglementation de la gestion intégrée des vecteurs, et en particulier des moustiques génétiquement modifiés.
Le programme WAIVM renforce l’harmonisation régionale du partage des connaissances et des approches réglementaires concernant les moustiques génétiquement modifiés. Target Malaria est favorable à ce programme, qui constitue un outil précieux dans la lutte contre le paludisme.