Points forts de la COP 16 : Une nouvelle voie pour la paix avec la nature
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La seizième réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 16) s’est achevée le 2 novembre en Colombie. Malgré des négociations marathon, la plus grande conférence mondiale sur la conservation de la nature a été suspendue avant la finalisation de quelques points, mais les discussions reprendront à une date ultérieure pour conclure l’ordre du jour inachevé.
À Cali, les parties ont accueilli avec satisfaction les nouvelles orientations volontaires en matière d’évaluation des risques pour les OVM contenant des impulsions génétiques. Ces orientations sont alignées sur la CDB et les meilleures pratiques internationales dans ce domaine, en adoptant une évaluation fondée sur la science et une approche au cas par cas, compte tenu de la complexité des organismes génétiquement modifiés et des différences de dansde leur contexte d’application et d’utilisation. Le secrétariat contribuera à la mise en œuvre de ces orientations, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités, qui complétera les orientations et les cadres réglementaires existants.
Les résultats sur le front de la biologie synthétique ont également été positifs. La CDB développera une action de renforcement des capacités pour permettre aux pays de développer, d’utiliser et de bénéficier des outils de la biologie synthétique, afin de réduire les inégalités dans ce domaine. En outre, un groupe d’experts nouvellement formé aidera à identifier les avantages de la biologie synthétique, ainsi que ses impacts positifs et négatifs au regard de la Convention et de la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KMGBF).
L’un des points forts de la COP 16 a été l’attention croissante portée aux liens entre la biodiversité et la santé. Les parties ont approuvé un plan d’action mondial sur la biodiversité et la santé conçu pour aider à freiner l’émergence de maladies zoonotiques, à prévenir les maladies non transmissibles et à promouvoir des écosystèmes durables. Le plan reconnaît les avantages de la biotechnologie pour la biodiversité et la santé, ainsi que la nécessité d’éradiquer les espèces envahissantes, qui sont responsables de 90 % des extinctions mondiales sur les îles et de la propagation des arbovirus, tels que la dengue.
Le sommet de Cali était également le premier depuis l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KMGBF) en 2022. Cette fois, les parties ont négocié les indicateurs permettant de suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du cadre mondial pour la biodiversité. L’indicateur principal de l’objectif 17 sur la biotechnologie reflète le compromis prudent et intensément débattu atteint lors de la COP 15 pour équilibrer les risques et les avantages de la biotechnologie. Toutefois, les parties ont manqué l’occasion de souligner l’importance du renforcement des capacités dans ce domaine en supprimant l’indicateur binaire qui mesurerait les progrès dans ce domaine.
Carolina Torres Trueba, Island Conservation, lors d’une présentation à l’événement parallèle « Addressing impact of vector-borne diseases on biodiversity and health » à Cali.
Deux événements pertinents ont également eu lieu en marge des réunions à Cali. Island Conservation et Re:wild ont organisé conjointement une table ronde sur la manière dont les approches innovantes peuvent être exploitées pour lutter contre l’impact des maladies à transmission vectorielle sur la biodiversité et la santé. Des experts des deux organisations, de Transmission Zero et de l’Instituto Tecnológico Vale (ITV) ont participé à cet événement.
Des représentants de Conservation X Labs, Target Malaria, Leibniz Institute for Zoo and Wildlife Research, The Coalition for Conservation Genetics, et le South African National Biodiversity Institute (SANBI) ont participé à une table ronde au pavillon de l’UICN. La session a mis en lumière la manière dont les nouveaux outils – de la génomique à l’analyse des données et à l’intelligence artificielle – pourraient compléter les efforts de conservation existants et contribuer à la protection de la biodiversité et à la réalisation du développement durable.
Convoqué sous le thème « La paix avec la nature », le sommet de Cali a souligné l’urgence des efforts de collaboration pour lutter contre la perte de biodiversité. Les progrès réalisés lors de la COP 16 reflètent un engagement en faveur d’une voie ambitieuse et intégrée, qui fait de la paix avec la nature un principe directeur, un appel à l’action et un objectif réalisable pour l’avenir.
Lire la déclaration de résultat d’Outreach Network for Gene Drive Research ici.