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Communiqué de presse

Rapport mondial sur le paludisme 2023 : Un appel à une action concertée pour faire face aux menaces croissantes

Le Rapport mondial sur le paludisme 2023 de l’Organisation mondiale de la Santé, lâché fin 2023, dresse un tableau préoccupant de l’état mondial du paludisme en 2022. Malgré des efforts continus, le paludisme reste un problème de santé publique important, avec une incidence et une mortalité plus élevées aujourd’hui qu’avant le début de la pandémie de COVID-19. Ce scénario est exacerbé par l’impact croissant du changement climatique qui, avec d’autres défis, menace d’inverser les progrès réalisés dans la lutte contre la maladie.

Par rapport à 2021, le rapport indique une augmentation des cas de paludisme dans le monde, qui ont atteint environ 249 millions en 2022. Le nombre de décès dus à la maladie dans le monde a été estimé à 608 000, soit une augmentation de près de 6 % par rapport à 2019. Il est particulièrement alarmant de constater que le fardeau de la maladie reste très lourd en Afrique. La région africaine a supporté de manière disproportionnée le fardeau du paludisme en 2022, représentant 94% des cas de paludisme dans le monde et 95% de tous les décès dus au paludisme. Environ 78 % de ces décès sont survenus chez des enfants de moins de cinq ans. L’Ouganda fait partie d’un groupe de cinq pays, dont l’Éthiopie, le Nigeria, le Pakistan et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, identifiés par le rapport comme étant collectivement responsables de la majorité de l’augmentation du nombre de cas de paludisme dans le monde.

Social media tile on the World malaria report 2023
World malaria report 2023

Le rapport de cette année met particulièrement l’accent sur le changement climatique, qui constitue un facteur critique menaçant les progrès dans la lutte contre le paludisme. Les perturbations liées au climat, telles que les phénomènes météorologiques extrêmes, ont exacerbé la propagation de la maladie. Par exemple, les inondations de 2022 au Pakistan ont entraîné une augmentation de plus de 2 millions de cas de paludisme, mettant en évidence la façon dont le changement climatique peut directement influencer la transmission du paludisme. Un autre exemple notable est l’expansion du paludisme sur les hauts plateaux africains, des régions auparavant moins touchées en raison de leur climat plus frais. Ces changements soulignent la manière dont le changement climatique peut influencer la dynamique de la transmission du paludisme et compliquer davantage les efforts de contrôle et d’élimination de la maladie.

Outre le changement climatique, d’autres défis menacent les efforts de lutte contre le paludisme. La résistance croissante aux outils de contrôle disponibles, tels que les insecticides et les médicaments antipaludiques, reste une préoccupation croissante. Le rapport souligne également la menace que représentent l’émergence et la propagation du moustique Anopheles stephensi en Afrique de l’Est, une espèce particulièrement apte à se reproduire en milieu urbain et très résistante aux insecticides. Ces facteurs, associés aux défis des systèmes de santé et à un déficit de financement important – qui atteindra 3,7 milliards de dollars en 2022 – dressent le tableau d’une bataille contre le paludisme qui devient de plus en plus complexe.

Dans l’ensemble, malgré des efforts soutenus, le monde n’est toujours pas en mesure d’atteindre les objectifs de la stratégie technique mondiale de l’OMS contre le paludisme pour la période 2016-2030. En 2022, on comptait plus de 58 cas de paludisme pour 1 000 personnes à risque, soit plus du double de l’objectif fixé. De même, le taux mondial de mortalité due au paludisme s’élevait à environ 14 décès pour 100 000 personnes à risque, soit plus du double de l’objectif fixé, qui est d’un peu moins de 7.

Malgré ces défis, il y a aussi eu des réussites. Les progrès récents comprennent le lancement du premier vaccin contre le paludisme, RTS,S/AS01, et l’approbation par l’OMS d’un second vaccin, R21/Matrix-M. En outre, le déploiement de nouvelles moustiquaires imprégnées d’insecticide à double ingrédient actif et l’extension de la prévention du paludisme pour les enfants à haut risque ont constitué des avancées cruciales offrant de nouvelles voies de lutte contre la maladie.

Le rapport souligne que l’élimination du paludisme nécessitera une approche globale et intégrée. Cela signifie qu’il faudra augmenter de manière significative le financement et l’engagement politique pour soutenir la lutte contre la maladie. Il faudra également utiliser les données de manière stratégique et exploiter l’innovation pour mettre au point de nouveaux outils de lutte contre le paludisme susceptibles de compléter les interventions existantes et de relever des défis de plus en plus importants. Pour progresser, le rapport recommande que l’innovation se concentre sur le développement de produits plus efficaces et plus abordables, moins sensibles aux changements de température.

Comme l’a fait remarquer le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique :

« Pour aller de l’avant vers un avenir sans paludisme, nous avons besoin d’un effort concerté pour lutter contre ces diverses menaces, qui encourage l’innovation, la mobilisation des ressources et les stratégies de collaboration ».

La lutte contre le paludisme, en particulier dans le contexte du changement climatique, exige un engagement renouvelé en faveur du développement d’outils nouveaux et améliorés, de l’amélioration des stratégies d’intervention, de l’augmentation active du financement et de l’avancement de la recherche. Plus que jamais, il est temps de s’unir contre le paludisme, en mettant l’accent sur l’innovation et la collaboration, en Afrique et dans le monde entier.

Distribué par African Media Agency (AMA) au nom de Target Malaria.

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À propos de Target Malaria

Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif qui vise à développer et à partager de technologies génétiques nouvelles, durables et économiques qui permettront de modifier les moustiques et de réduire la transmission du paludisme. Nous avons une vision : celle d’un monde exempt de paludisme. Target Malaria est en quête d’excellence dans toutes les facettes de son travail, en créant un parcours de recherche responsable pour le développement de technologies génétiques, telles que l’impulsion génétique.

Target Malaria est financé par la Fondation Bill et Melinda Gates et l’Open Philanthropy Project Fund, un fonds conseillé de la Silicon Valley Community Foundation. L’organisation bénéficiaire principale est l’Imperial College de Londres avec des partenaires en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord.