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Communiqué de presse

Une étude sur les moustiques sauvages au Burkina Faso révèle de nouveaux signes de résistance aux insecticides

Résumé

  • Des chercheurs de Target Malaria ont publié de nouvelles données sur la génomique des moustiques sauvages vecteurs du paludisme au Burkina Faso dans Malaria Journal : « Whole-genome sequencing of major malaria vectors reveals the evolution of new insecticide resistance variants in a longitudinal study in Burkina Faso ».
  • L’un des principaux résultats a été l’identification de nouvelles mutations émergentes dans les gènes associés à la résistance aux insecticides, en particulier les insecticides utilisés dans les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée d’action (MILDA) et les pulvérisations intradomiciliaires d’insecticide à effet rémanent (PID).
  • Anopheles coluzzii s’est avéré être l’espèce la plus prédominante dans les villages échantillonnés au Burkina Faso, représentant 53% des échantillons, suivi par Anopheles gambiae sensu stricto (s.s.) avec 39%, alors qu’ arabiensis ne représentait que 8% des échantillons collectés.

OUAGADOUGOU, Burkina Faso, 17 October 2024 – A new scientific paper authored by a team of researchers led by Dr. Mahamadi Kientega, a medical entomologist at the Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) in Burkina Faso, was published in Malaria Journal. Titled “Whole-genome sequencing of major malaria vectors reveals the evolution of new insecticide resistance variants in a longitudinal study in Burkina Faso”, the publication is the result of a collaborative study by the Institut de Recherche en Sciences de la Santé-IRSS (Institute of Research in Health Sciences) in Bobo-Dioulasso, MalariaGEN Vector Observatory and Target Malaria. Between 2012 and 2017, mosquito samples were collected in three villages of Burkina Faso: Bana, Souroukoudinga and Pala. Ils ont ensuite séquencé le génome de ces moustiques pour étudier l’évolution des variantes associées à la résistance aux insecticides.

L’une des principales découvertes de l’étude est l’identification de nouvelles mutations dans les gènes impliqués dans la résistance aux insecticides chez les moustiques anophèles, principaux vecteurs du paludisme en Afrique de l’Ouest, et de nouveaux mécanismes potentiels de résistance, soulignant l’importance de la surveillance génomique. Ces mutations ont été observées dans les gènes du canal sodium voltage-dépendant (VGSC) et de l’acétylcholinestérase (ACE1), qui sont des cibles clés pour les insecticides utilisés dans les moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée d’action (MILDA) et les pulvérisations intra-domiciliaires d’insecticide à effet rémanent (PID). Des signaux de sélection positive ont été observés dans ces gènes, ce qui suggère un rôle potentiel dans l’adaptation des moustiques aux outils de lutte antivectorielle. La résistance aux insecticides est une menace majeure pour le développement de solutions visant à éliminer le paludisme, car elle réduit l’efficacité de deux des principales mesures de lutte antivectorielle qui ont permis de réduire l’incidence du paludisme dans les pays endémiques : les moustiquaires et les pulvérisations d’insecticides.

« Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de comprendre la variation génomique des moustiques afin de surveiller et comprendre comment ce champion de l’évolution biologique continue d’échapper aux stratégies de lutte antivectorielle. En réponse à la couverture élevée des moustiquaires imprégnées, le comportement de piqûre des moustiques a changé dans plusieurs régions d’Afrique et nous devons commencer à envisager de nouveaux outils de lutte antivectorielle efficaces et durables », déclare le Dr Mahamadi Kientega, chercheur à l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS), au Burkina Faso.

Le rôle central de la surveillance génomique

Les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée d’action (MILDA) et la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent (PID) constituent la pierre angulaire des interventions actuelles de lutte contre le paludisme. En 2023, le Fonds mondial a distribué 227 millions de moustiquaires aux familles et pulvérisé 7,9 millions de foyers pour prévenir les cas de paludisme. Selon le Rapport sur le paludisme dans le monde, on estime que 800 millions de cas de paludisme et 1,9 millions de décès dus au paludisme ont été évités au cours de la période 2000-2022.

Toutefois, les progrès en matière de réduction de la mortalité et de la morbidité dues au paludisme se sont interrompus et le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de 2030 en matière de réduction de la morbidité et de mortalité dues au paludisme. Le déploiement intensif d’outils de lutte contre les vecteurs du paludisme à base d’insecticides a été efficace, mais il a entraîné l’évolution rapide de phénotypes résistants aux insecticides comme les organophosphorés ou les pyréthroïdes.

Cette étude collective sur la génomique des moustiques impliquant plusieurs partenaires de recherche souligne l’importance de la surveillance moléculaire des variants ou mutations de résistance aux insecticides existants, des nouveaux variants, ainsi que la compréhension des processus évolutifs sous-jacents.

« La détection et la surveillance de la résistance aux insecticides nous permettront d’adapter notre stratégie de lutte contre le paludisme, d’anticiper la perte de vitesse des interventions conventionnelles de lutte contre les vecteurs de la maladie et de promouvoir des alternatives durables et innovantes, telles que les moustiques génétiquement modifiés, les symbiotes naturels et de nouveaux composés insecticides », ajoute Dr Kientega.

Mieux comprendre la dynamique des populations de vecteurs du paludisme

Dans le cadre du projet Anopheles gambiae 1000 genomes (Ag1000G), le génome des échantillons composés de 1409 moustiques Anopheles gambiae sensu lato (s.l.) (978 femelles et 431 mâles) a été séquencé. Les résultats fournissent une analyse complète de la diversité génétique des espèces du complexe Anopheles gambiae, avec un accent particulier sur An. gambiae s.s., An. coluzzii, et An. arabiensis. Les résultats de l’étude mettent en évidence des structures de population distinctes dans différentes régions, ce qui est important pour comprendre comment la résistance se propage et évolue géographiquement.

Anopheles coluzzii est l’espèce prédominante dans les trois villages où des moustiques ont été collectés. An. coluzzii représente 53% des échantillons, suivi par An. gambiae s.s. avec 39%, alors qu’An. arabiensis ne représente que 8% des échantillons collectés. An. coluzzii reste l’espèce prédominante à Bana (84%) et Souroukoudinga (61%) tandis qu’An. gambiae s.s. est prédominant à Pala (71%). Deux hybrides d’An. gambiae s.s. et d’An. coluzzii ont également été identifiés.

Les analyses de la diversité génétique chez An. gambiae s.s. et An. coluzzii semblent indiquer une faible différenciation génétique et un flux de gènes continu, ce qui signifie que ces deux espèces sont étroitement liées et s’accouplent souvent l’une à l’autre, les variants ou mutations circulant facilement entre les deux (y compris la résistance aux insecticides). Au contraire, An. arabiensis présentait une plus grande différenciation génétique par rapport aux autres espèces, ce qui suggère un flux de gènes limité.

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Addresse e-mail : info@targetmalaria.org
Site Web : www.targetmalaria.org/fr/

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À propos de Target Malaria

Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif qui vise à développer et à partager de technologies génétiques nouvelles, durables et économiques qui permettront de modifier les moustiques et de réduire la transmission du paludisme. Nous avons une vision : celle d’un monde exempt de paludisme. Target Malaria est en quête d’excellence dans toutes les facettes de son travail, en créant un parcours de recherche responsable pour le développement de technologies génétiques, telles que l’impulsion génétique.

Target Malaria est financé par la Fondation Bill et Melinda Gates et l’Open Philanthropy Project Fund, un fonds conseillé de la Silicon Valley Community Foundation. L’organisation bénéficiaire principale est l’Imperial College de Londres avec des partenaires en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord.