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Communiqué de presse

En finir avec le paludisme : La conversation du Professeur Abdoulaye Diabaté avec Bill Gates

Burkina Faso – le 26 septembre 2024 – En tant que scientifique africain engagé avec conviction dans la recherche sur le paludisme, le Professeur Abdoulaye Diabaté, chef du service d’entomologie médicale et de parasitologie à l’Institut de recherche en sciences de la santé de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, et chercheur principal de Target Malaria Burkina Faso, a récemment participé à une série Netflix intitulée « What’s Next ? Le futur selon Bill Gates ».

La série documentaire est une excellente tribune pour montrer comment le Professeur Diabaté, Target Malaria et la Fondation Bill et Melinda Gates construisent des ponts entre la science et la philanthropie pour favoriser la créativité, l’innovation et des solutions durables, en vue de faire progresser la santé mondiale, et plus particulièrement la lutte contre le paludisme en Afrique.

L’épisode 5, « Peut-on ruser avec la maladie ? », réalisé par Alex Braverman, porte sur l’histoire du paludisme et les efforts actuels pour trouver de nouvelles stratégies en Afrique, telles que les vaccins, les anticorps monoclonaux et les moustiques génétiquement modifiés. Dans cet épisode, le Professeur Diabaté engage une conversation franche avec Bill Gates, affirmant que si le paludisme tuait 600 000 personnes aux États-Unis ou en Europe, le problème aurait déjà changé considérablement.

Prof. Abdoulaye Diabaté (à gauche), Philip Welkhoff (au milieu) et Bill Gates (à droite)

« Le paludisme est étroitement lié à la pauvreté, et cela coûte très cher d’être pauvre. Chaque année, 200 millions de cas sont recensés dans le monde et environ 600 000 personnes en meurent. La plupart de ces décès surviennent en Afrique, où les enfants et les femmes enceintes paient le plus lourd tribut », explique le professeur Diabaté. « Je veux sensibiliser le monde entier à l’impact de la maladie sur les moyens de subsistance et les économies, tout en veillant à ce que les voix et l’expertise africaines jouent un rôle central dans le développement et l’évaluation des technologies innovantes. »

Impact du paludisme en Afrique

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu’en 2022, l’Afrique comptait 94 % des cas de paludisme (233 millions) et 95 % (580 000) des décès dus à cette maladie. Les enfants de moins de cinq ans représentaient environ 78 % de l’ensemble des décès dus au paludisme[1]. [1] Rapport mondial sur le paludisme (2023), OMS

Au début de l’année, le Professeur Diabaté a été intervenant à la conférence annuelle de TED pour parler de son expérience personnelle du paludisme, une motivation personnelle pour ses efforts inlassables en vue de développer de nouveaux outils pour lutter contre la maladie en Afrique.

Impact économique du paludisme

Malaria No More (MNM) UK a demandé à Oxford Economics Africa d’évaluer l’impact économique futur du paludisme sur les pays les plus exposés à la maladie, ainsi qu’au niveau de l’Afrique et du monde. Le rapport « Les dividendes du paludisme – The Malaria Dividend » démontre que les gains économiques mondiaux potentiels liés à la réalisation des objectifs de développement durable[1] dans tous les pays où le paludisme est endémique pourraient considérablement augmenter le PIB de ces pays de 142,7 milliards de dollars. La recherche a également montré que la réalisation de cet objectif pourrait générer 31 milliards de dollars d’exportations supplémentaires vers certains des pays d’Afrique où le paludisme est endémique les plus touchés, avec une augmentation de près de 4 milliards de dollars pour les pays du G7[2].

Financement, innovation et renforcement des capacités

Selon un nouveau rapport du Fonds mondial, les investissements dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme ont permis de sauver 65 millions de vies et de réduire le taux de mortalité combiné de ces trois maladies de 61 % depuis 2002. Le Fonds mondial a accéléré le déploiement équitable d’outils de prévention, de dépistage et de traitement, notamment la distribution de 227 millions de moustiquaires, le dépistage de 335 millions de cas suspects de paludisme et le traitement de 171 millions de cas de paludisme.

La nécessité de nouveaux outils

Malgré ces avancées, les progrès dans la lutte contre le paludisme stagnent, avec 5 millions de nouveaux cas en 2022 par rapport à 2021. Une série de facteurs sont en cause : la résistance des moustiques aux insecticides les plus courants, la résistance du parasite aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (les meilleurs traitements disponibles à l’heure actuelle), le changement climatique qui influe sur la propagation des moustiques du paludisme et le changement de comportement des moustiques en matière de piqûres. L’OMS a noté que l’investissement continu dans le développement et le déploiement de nouveaux vaccins antipaludiques et d’outils de nouvelle génération sera essentiel pour atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre le paludisme à l’horizon 2030.

L’avenir de la technologie de l’impulsion génétique

« On consacre plus d’argent aux médicaments contre la calvitie qu’à la lutte contre le paludisme. J’ai été choqué de voir le peu d’argent qui allait à la recherche sur le paludisme », déclare Bill Gates dans l’épisode.

Target Malaria innove en recourant à la technologie de l’impulsion génétique, un mécanisme génétique naturel, pour diffuser une modification génétique chez les moustiques vecteurs du paludisme, afin de modifier le taux d’hérédité et d’influer sur leur capacité à se reproduire. Cette approche innovante promet d’être une méthode durable et économique pour réduire la population de moustiques du paludisme et, à terme, mettre un terme à la transmission du paludisme.

« Nous n’avons pas encore de moustiques à impulsion génétique en Afrique, pour de nombreuses raisons. Il y a beaucoup de choses à mettre en place pour s’assurer d’avoir quelque chose de solide et de sûr pour la communauté et l’environnement », a ajouté le professeur Diabaté.

« Ce serait l’une des plus grandes réalisations de l’humanité que d’en finir avec le paludisme », a conclu Bill Gates.

Le documentaire est diffusé depuis le 18 septembre sur le site de streaming Netflix.

FIN

Pour plus d’informations :

Série documentaire sur Netflix: https://www.netflix.com/fr-en/title/81609333?trkid=258593161&s=i&vlang=en

L’article du Professeur Abdoulaye Diabaté à propos de sa participation: https://targetmalaria.org/fr/latest/actus/finishing-off-malaria-my-conversation-with-bill-gates/


[1] Rapport mondial sur le paludisme (2023), OMS

[2] La stratégie technique mondiale de l’OMS contre le paludisme 2016-2030 – adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015 – fournit un cadre technique pour tous les pays où le paludisme est endémique. Elle vise à orienter et à soutenir les programmes régionaux et nationaux dans leurs efforts de lutte contre le paludisme et d’élimination de cette maladie. La stratégie fixe des objectifs mondiaux ambitieux mais réalisables, notamment :

  • réduire l’incidence des cas de paludisme d’au moins 90 % d’ici à 2030 ;
  • réduire les taux de mortalité dus au paludisme d’au moins 90 % d’ici à 2030 ;
  • éliminer le paludisme dans au moins 35 pays d’ici à 2030 ;
  • prévenir la résurgence du paludisme dans tous les pays qui en sont débarrassés.

[3] https://themalariadividend.carrd.co/

Contact pour les médias

Pour de plus amples informations sur Target Malaria :

Addresse e-mail : info@targetmalaria.org
Site Web : www.targetmalaria.org/fr/

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À propos de Target Malaria

Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif qui vise à développer et à partager de technologies génétiques nouvelles, durables et économiques qui permettront de modifier les moustiques et de réduire la transmission du paludisme. Nous avons une vision : celle d’un monde exempt de paludisme. Target Malaria est en quête d’excellence dans toutes les facettes de son travail, en créant un parcours de recherche responsable pour le développement de technologies génétiques, telles que l’impulsion génétique.

Target Malaria est financé par la Fondation Bill et Melinda Gates et l’Open Philanthropy Project Fund, un fonds conseillé de la Silicon Valley Community Foundation. L’organisation bénéficiaire principale est l’Imperial College de Londres avec des partenaires en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord.