Sommet mondial de la santé 2025: un plaidoyer pour plus de collaboration et de solidarité


Du 12 au 14 octobre, Berlin a accueilli un événement majeur de la santé mondiale, le Sommet mondial de la santé, qui a vu plus de 4 000 participants affluer vers la capitale allemande.
Le Sommet a réuni des dirigeants et des acteurs du changement issus de la politique, de la science, du secteur privé et de la société civile, venus examiner les défis urgents en matière de santé mondiale et chercher des solutions pour y faire face. Le thème de cette édition était « Assumer la responsabilité de la santé dans un monde en fragmentation », reflétant un climat marqué par un déclin de la coopération internationale, en raison d’une croissance mondiale modérée et de contraintes budgétaires nationales.

La conférence a également mis l’accent sur l’aggravation des inégalités en matière de santé et le fardeau croissant des MNT (maladies non transmissibles), qui représentent aujourd’hui près des deux tiers de la mortalité et de la morbidité totales dans le monde, avec en tête les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète.
La dernière étude Global Burden of Disease (GBD) 2023, lancée lors du Sommet mondial de la santé, indique que les taux de mortalité mondiaux sont en baisse, sauf chez les jeunes et les jeunes adultes.
Les dernières nouvelles sur la lutte contre le paludisme et les Maladies Tropicales Négligées (MTN)

Le paludisme et les maladies tropicales négligées étaient aussi à l’ordre du jour. Lors de la session sur les transferts de technologies pour les médicaments et les vaccins, Farrah Losper, de l’African Vaccine Manufacturing Initiative (AVMI), et Rajinder Suri, Président-Directeur Général du Developing Countries Vaccine Manufacturers Network International (DCVMN), ont réitéré la nécessité de réduire la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des vaccins importés (99 % des approvisionnements) et des médicaments (plus de 70 % des médicaments), qui sont coûteux et sujets à des pénuries.
Lors du débat sur « L’avenir de la lutte contre les maladies tropicales négligées », Laurent Fraisse, de l’initiative Drugs for Neglected Diseases Initiative (DNDi), a présenté le paysage actuel de la R&D dans le domaine des MTN, fortement entravée par des financements limités, un environnement sanitaire mondial en rapide évolution, des lacunes dans les connaissances scientifiques et les données, qui rendent difficile l’exploitation des innovations technologiques telles que l’intelligence artificielle.
Lors de la session « Paludisme et sécurité sanitaire mondiale », les participants ont appelé à la mise en place de partenariats durables, en particulier entre les secteurs public et privé, ainsi qu’au développement de l’excellence scientifique et de la recherche au niveau local.

« Le paludisme n’est pas seulement un défi sanitaire mondial, mais aussi un défi financier. Nous devons surmonter les obstacles institutionnels pour relever ces deux défis. »
Joy Phumaphi, Secrétaire exécutive de l’African Leaders Malaria Alliance (ALMA)
L’Allemagne a également annoncé lors du sommet qu’elle s’engageait à verser 1 milliard d’euros au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, une annonce saluée par les organisations de la société civile et la communauté de lutte contre le paludisme, notamment Target Malaria .
« La dernière contribution de l’Allemagne envoie un signal fort de solidarité mondiale et jette des bases solides alors que nous nous approchons des engagements finaux lors de notre huitième sommet de reconstitution des ressources. »
Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial